Ce n'est pas une surprise, mais c'est désormais une déclaration officielle des groupes France Télévisions, M6 et TF1. Les trois actionnaires fondateurs de Salto annoncent leur décision d'arrêter la plateforme française de streaming et de divertissement. Elle avait été lancée en octobre 2020.

La décision intervient après l'abandon du projet de fusion entre les groupes audiovisuels privés TF1 et M6. Dans l'éventualité de sa concrétisation, TF1 et M6 auraient racheté la participation du groupe audiovisuel public France Télévisions dans Salto pour 45 millions d'euros.

" Ce projet arrêté, les actionnaires de Salto ont jugé que les conditions n'étaient pas réunies pour la poursuite de Salto dans son actionnariat actuel ", soulignent France Télévisions, M6 et TF1.

Une pique pour les FAI

Dans leur communiqué, les trois groupes pointent du doigt le " refus de la plupart des opérateurs fournisseurs d'accès à Internet de distribuer la plateforme à l'instar des plateformes américaines. " L'allusion est à peine voilée au sort réservé et à la préférence des FAI pour Netflix, Disney+ et Prime Video d'Amazon.

Une critique en filigrane qui n'explique pas tout, d'autant que les 135 millions d'euros investis dans le " Netflix à la française " paraissaient bien peu, en comparaison à la puissance de frappe des plateformes américaines.

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Selon France Télévisions, M6 et TF1, Salto rassemble à ce jour près d'un million d'abonnés autour d'une offre permettant de retrouver " le meilleur de la fiction française, les grands rendez-vous du quotidien et de découvrir des programmes inédits " sur une plateforme qui " participe au rayonnement de la création française et européenne. "

Les abonnés actuels prochainement informés

Reste que certaines exclusivités de Salto pouvaient aussi être américaines. Par ailleurs, les trois groupes ont poursuivi dans le même temps le développement de leurs propres plateformes France.tv, 6play et MyTF1. Il en a découlé une stratégie difficilement lisible pour Salto et beaucoup de doublons.

La dissolution de Salto est actée et il n'y a pas de repreneur providentiel. En charge de la liquidation, un mandataire judiciaire précisera " à bref délai le calendrier d'arrêt de la plateforme et des abonnements. " Depuis le début de la semaine, Salto n'acceptait plus de nouveaux abonnements.

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Pour les abonnés actuels de Salto, une communication dédiée sera envoyée prochainement, afin de les " informer des conséquences sur leur abonnement en cours. "