Le nom Exynos a longtemps été associé à des performances en demi-teinte pour les utilisateurs européens de la gamme Galaxy S. Contrairement à leurs homologues équipés de puces Qualcomm Snapdragon, de nombreux modèles souffraient de surchauffe et d'un throttling agressif, bridant la puissance lors d'usages intensifs.
Les Exynos 990 et 2200 restent des exemples marquants de cette problématique, ce qui a créé une méfiance durable chez les consommateurs. En s'associant à AMD pour la partie GPU et en misant sur sa technique de gravure la plus avancée, Samsung va-t-il changer la donne pour la série Galaxy S26 avec le processeur Exynos 2600 tout juste officialisé ?
Une nouvelle architecture pour repartir sur des bases saines
L'Exynos 2600 marque une rupture en étant le premier SoC pour smartphone au monde gravé en 2 nm avec des transistors Gate-All-Around (GAA) utilisés depuis sa gravure en 3 nm.
Cette finesse de gravure promet une efficacité énergétique en hausse de 25 à 30 % par rapport à la génération précédente. Le CPU déca-cœur, basé sur l'architecture ARM v9.3, abandonne les cœurs à basse consommation pour une configuration plus musclée.
On retrouve un cœur principal C1-Ultra à 3.8 GHz, trois cœurs C1-Pro à 3.25 GHz et six cœurs C1-Pro plus efficients à 2.75 GHz. Samsung annonce un gain de performance CPU de 39 % par rapport à l'Exynos 2500.
Le NPU, dédié à l'intelligence artificielle, fait un bond de 113 %, ouvrant la voie à des modèles d'IA générative plus complexes exécutés directement sur l'appareil.
Le Heat Path Block, l'arme secrète contre la surchauffe ?
La véritable nouveauté réside dans la technologie Heat Path Block (HPB). Samsung intègre un matériau spécifique, le « High-Kappa Epoxy Molding Compound », directement dans le packaging de la puce. Ce système agit comme un dissipateur thermique intégré, optimisant le transfert de chaleur pour l'évacuer plus efficacement.
Le fabricant affirme que cette approche réduit la résistance thermique de 16 %, permettant au processeur de maintenir des performances élevées plus longtemps, même dans les châssis compacts.
Autre choix stratégique : le modem 5G et les puces de connectivité (Wi-Fi, Bluetooth) sont désormais séparés du SoC principal, ce qui simplifie sa conception et réduit une source de chaleur importante.
Des ambitions retrouvées pour le jeu et la photo
Le volet graphique n'est pas en reste avec le nouveau GPU Xclipse 960, basé sur l'architecture RDNA4 d'AMD. Il promet des performances en ray-tracing améliorées de 50 % et une puissance de calcul doublée.
La technologie Exynos Neural Super Sampling (ENSS) utilise l'IA pour l'upscaling et la génération d'images, soulageant le GPU et limitant ainsi sa consommation.
Côté photo, l'ISP supporte des capteurs jusqu'à 320 mégapixels et l'enregistrement 8K. Le processeur est déjà en production de masse et devrait équiper les futurs Galaxy S26 et S26+ sur certains marchés, tandis que le Galaxy S26 Ultra resterait sur un processeur Snapdragon 8 Elite Gen 5 de Qualcomm.
Reste à voir si ces promesses techniques se concrétiseront dans l'expérience utilisateur (la cadence du coeur CPU principal inquiète face aux plus de 4 GHz côté Snapdragon), mais Samsung semble avoir mis toutes les chances de son côté pour enfin clore un chapitre difficile.