Dès mi-2022, le groupe Samsung annonçait pouvoir lancer la production de masse de sa technique de gravure en 3 nm, six mois avant le leader du marché TSMC et avec un atout de taille : le passage aux transistors GAAFET au lieu des FinFET utilisés jusqu'à présent.
Cet avantage technologique devait lui permettre d'atteindre l'objectif de prendre des parts de marché à TSMC avant la fin de la décennie mais il s'est transformé en boulet.
Les nouvelles techniques ont dû passer l'épreuve de la mise en production quand TSMC a pu largement reprendre les procédés FinFET exploités depuis les noeuds 12 /14 nm pour sa propre gravure en 3 nm.
Les rendements, talon d'achille de Samsung
Ces difficultés techniques ont conduit à de faibles rendements de production qui ont fini par détourner les grands clients des techniques de gravure de Samsung. Même Qualcomm, allié traditionnel du groupe coréen, a dû se tourner vers TSMC pour produire ses puces premium Snapdragon.
Sans clients solides capables de faire tourner les outils de production à plein régime, la division fonderie de Samsung a perdu beacuoup d'argent tandis que sa part de marché mondiale au deuxième trimestre reste confinée à 11% quand TSMC caracole en tête avec 62,3% de représentation.
Pire, Intel s'apprête à s'inviter sur le marché avec sa propre division IFS et une technique de gravure Intel 18A (équivalent 1,8 nm) qui pourrait prendre de court la concurrence si la firme de Santa Clara parvient à la mettre en service à temps et à trouver les clients nécessaires...et si elle n'explose pas en vol avant après plusieurs trimestres catastrophiques.
Avec ces freins, la production même du processeur maison Exynos 2500 attendu dans la série Galaxy S25 début 2025 reste incertaine tandis que le développement de la technique de gravure en 2 nm pourrait pâtir du manque de succès du 3 nm.
Faut-il séparer l'activité fonderie ?
Les grands clients comme Apple et Nvidia restent largement liés à TSMC et Samsung peine à trouver des acteurs capables de passer de grosses commandes, faute de pouvoir leur garantir des volumes acceptables.
GAAFET, cette avance technique qui peine à porter ses fruits chez Samsung
Dès lors, des rumeurs de séparation de l'activité fonderie du reste de Samsung commencent à circuler, relève le média Business Korea, ainsi que le déplacement de certains effectifs de la fonderie vers l'activité de production de mémoire, où Samsung excelle.
Mais le sujet est sensible et les observateurs s'interrogent sur les bienfaits éventuels d'une scission de l'activité fonderie alors que Samsung y a engagé des milliards pour tenter de prendre la tête du marché.