Le géant coréen Samsung développe un modem Exynos dopé à l'intelligence artificielle pour le réseau satellite Starlink de SpaceX. L'objectif : permettre une connexion 6G directe entre les appareils et les satellites en orbite basse.
Une nouvelle ère pourrait ainsi s'ouvrir pour les communications, les véhicules autonomes et la robotique en passant par des réseaux hybrides, terrestres et satellite, de manière à ne jamais perdre la connexion.
Le groupe Samsung Electronics, leader mondial des puces mémoire, est en train de développer un composant novateur sous la forme d'un modem intégrant une IA et conçu spécifiquement pour les communications par satellite.
La cible prioritaire n'est autre que le réseau Starlink de SpaceX, la société d'Elon Musk, qui profite d'un temps d'avance sur la concurrence en ayant déjà déployé plusieurs milliers de satellites opérationnels en orbite basse.
Après l'internet fixe, la nouvelle frontière est celle de l'accès internet par satellite depuis des smartphones et des objets en mouvements (voiture, avion, train, navires), en cherchant bien sûr à améliorer les débits et réduire les temps de latence.
Pourquoi l'IA devient-elle indispensable pour les satellites ?
La communication directe avec des satellites en orbite basse (LEO) se heurte à un obstacle de taille : leur vitesse. Maintenir une connexion stable avec un objet filant dans le ciel est un défi technique complexe.
C'est ici que les futures communications par satellite entrent en jeu, exigeant une nouvelle approche technologique. La nouvelle puce Exynos de Samsung intègre un accélérateur d'IA sous la forme d'un NPU (Neural Processing Unit) pour résoudre ce problème.
Cette technologie permet de prédire en temps réel la trajectoire des satellites et d'optimiser le signal, assurant une connexion sans faille là où les modems classiques échouent.
D'après des données internes, les performances en matière d'identification du faisceau et de prédiction du canal seraient respectivement 55 et 42 fois supérieures aux modèles actuels.
SpaceX et Samsung : des ambitions qui convergent
Selon des sources proches du dossier, des discussions sont bien en cours pour que Samsung devienne un fournisseur clé de la future infrastructure de réseau 6G non terrestre (NTN) de SpaceX.
Pour rappel, le réseau Starlink utilise actuellement la technologie 4G / LTE. Pour améliorer ses performances, la firme d'Elon Musk a demandé (et obtenu) de pouvoir réduire l'altitude de ses satellites Starlink afin de gagner en débit et de réduire le temps de latence. Passer à la 6G ouvrira évidemment la porte à des gains substantiels sur ces deux aspects.
Ce réseau, qui ambitionne de connecter le globe entier via les satellites Starlink, est considéré comme essentiel pour l'avenir des véhicules autonomes ou des robots humanoïdes, qui exigent une connectivité ininterrompue et une latence quasi nulle.
Pour se préparer, SpaceX a d'ailleurs récemment investi massivement, à hauteur de plusieurs milliards de dollars, dans l'acquisition de fréquences radio dédiées à ce service mondial de communication mobile par satellite. L'enjeu est de taille sur un marché estimé à plus de 500 milliards de dollars d'ici 2040.
Une stratégie qui dépasse la simple puce modem
Ce projet s'inscrit dans une stratégie plus large pour Samsung, qui cherche à étendre son influence au-delà de ses bastions traditionnels que sont les smartphones et les puces mémoire.
Le rapprochement avec les entreprises d'Elon Musk en est la preuve la plus éclatante. La collaboration s'étend déjà à Tesla, où Samsung partage avec son rival TSMC la production de la future puce AI5 des véhicules Tesla.
Ce composant est le cerveau des technologies de conduite autonome (FSD) et du futur robot Optimus de l'entreprise. En se positionnant à la croisée de l'espace, de l'IA et des télécoms, le groupe coréen prend une longueur d'avance sur ce qui pourrait définir la prochaine grande étape de l'industrie des semi-conducteurs.