Au début de l'année, les Etats-Unis s'étaient inquiétés de la montée du risque d'une menace spatiale nucléaire russe en devenir. Sans être encore opérationnelle, elle pourrait être utilisée pour détruire des constellations entières de satellites et aveugler l'adversaire en cas de conflit.

Si la réalité (ou plutôt son immédiateté) de la menace a été mise en doute, elle conduit l'armée américaine à chercher à adapter ses moyens en réfléchissant par exemple à s'appuyer sur des constellations de petits satellites facilement remplaçables et des essaims de drones capables de surpasser les capacités de l'ennemi.

Provocation ou véritable menace ?

Le risque spatial reste sous haute surveillance et, semble-t-il, avec raison. Les Etats-Unis surveillent de près un satellite russe Cosmos 2576 lancé durant le mois de mai et dont l'orbite co-planaire à des satellites US suggère qu'il pourrait s'agir d'un armement spatial destiné à neutraliser les satellites américains si besoin.

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Cet alignement sur le même plan peut conduire Cosmos 2576 à épier et éventuellement interagir avec le satellite américain, que ce soit pour tenter d'extraire des informations ou le neutraliser.

Pour les Etats-Unis, cela représente un cas de danger pour la sécurité nationale et le Space Command américain, chargé des opérations spatiales militaires, ne cache plus la possibilité de mener une action contre ce satellite russe, selon le site Spacenews.

Une capacité opérationnelle qui inquiète

Si la Russie a déjà placé en orbite des satellites semblant tester des capacités militaires spatiales, offensives ou de contre-mesure, c'est la première fois que l'orbite choisie lui assure une capacité opérationnelle et présente donc une menace directe.

Les enjeux sont élevés dans la mesure où la destruction de satellites de communication ou de positionnement aurait d'importantes répercussions sur Terre, au-delà de l'acte d'agression lui-même.

Le Space Command a multiplié les répétitions et les entraînements aux situations d'urgence en vue d'être en capacité de répondre rapidement à toutes les menaces spatiales d'ici 2027.

Source : Spacenews