La Chine fait l'objet de restrictions commerciales imposées par les Etats-Unis depuis 2019 dans le domaine des semi-conducteurs, ce qui l'empêche d'accéder aux puces les plus avancées et aux techniques de gravure les plus fines.
Alors que les mesures s'étendent à différents secteurs, et dernièrement à ceux, hautement stratégiques, de l'intelligence artificielle et du quantique, l'Empire du Milieu n'entend pas subir sans réagir ce qu'elle considère comme une atteinte à ses droits.
Le pays a déjà déposé une requête auprès de l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce) en protestation mais elle dispose d'autres atouts pour répliquer et tenter d'infléchir des dispositions autant économiques que politiques.
Haro sur le gallium et le germanium
Principale exportatrice de terres rares et pourvoyeuse de métaux stratégique, la Chine a déjà menacé de restreindre ses quotas d'exportation d'éléments chimiques qui alimentent de nombreuses industries, officiellement au nom de la préservation de sa ressource.
Elle exporte également des métaux utilisés le dopage des semi-conducteurs afin d'en modifier les propriétés de circulation des électrons et qui sont très largement utilisés dans les composants avancés.
Et justement, la Chine a annoncé qu'elle allait soumettre ses exportations de gallium et de germanium à une licence spéciale à partir du 1er août 2023. L'autorisation d'exportation sera soumise à l'établissement de certaines informations comme le destinataire et l'objet de l'utilisation de ces métaux.
Les autorités indiquent mettre en place ces limites au nom de la sécurité et des intérêts nationaux de la Chine, selon une méthode et une justification pas très différente des pratiques des Etats-Unis contre les entreprises chinoises qui nécessitent des licences et une surveillance accrue de leur activité commerciale avec des firmes américaines, dès lors que des technologies US sont en jeu.
Réaction face aux restrictions américaines
Les USA ont également dressé une liste noire d'entreprises chinoises soumises à des contrôles particuliers du fait de leurs liens supposés avec l'armée chinoise et les services de renseignement ou bien pour l'utilisation de leur technologie dans le cadre de la répression contre des minorités en Chine, comme les Ouïghours.
Des secteurs industriels entiers sont également sous surveillance renforcée afin de maintenir la Chine en retrait des dernières innovations en matière de puces. Au fil de l'augmentation des restrictions, la Chine conteste plus ouvertement les décisions qui lui sont imposées jusqu'aux équipements de lithogravure et fait donc le choix de répliquer en restreignant l'accès aux matières premières à la source.