Les Etats-Unis continuent de serrer la vis des restrictions sur le puces électroniques touchant la Chine dans un effort pour ralentir, sinon bloquer, sa progression et ses tentatives de mise à niveau.
En prévision de ces durcissements, et faute d'alternative, l'industrie chinoise tend à accumuler de larges stocks des composants ou équipements visés avant la mise en applications des restrictions.
L'arrêt des exportations d'équipements de gravure vers la Chine avait ainsi conduit les entreprises chinoises à commander massivement des équipements de lithographie avant la mise en place des mesures, à la fois pour étoffer leurs capacités et pour disposer d'un stock de pièces détachées afin de maintenir leur activité dans le temps.
Haro sur les composants HBM
Cette fois-ci, les composants mémoire seront la cible des mesures du gouvernement américain. Sans grande surprise, l'industrie chinoise, à commencer par Huawei et Baidu, se rue sur les composants de mémoire rapide HBM de Samsung avant qu'ils ne soient soumis à des blocages d'exportation vers la Chine, rapporte l'agence Reuters.
Composants mémoire HBM2E de SK Hynix
Ces puces mémoire sont notamment utilisées dans les systèmes d'intelligence artificielle où elles permettent d'assurer les vastes transferts de données nécessaires au fonctionnement des IA.
Or, le gouvernement américain devrait annoncer ce mois-ci un durcissement des restrictions d'exportation sur ces composants mémoire. L'industrie chinoise aurait passé de vastes commandes pour des composants HBM2E, moins performants que la dernière génération HBM3E mais adaptés à leurs systèmes IA, faute de disposer des dernières puces en gravure fine.
Samsung particulièrement concerné
La mémoire HBM2E de Samsung pourrait ainsi épauler les puces Ascend de Huawei taillées pour l'intelligence artificielle. D'autres entreprises, comme Micron et SK Hynix, produisent également ce type de composant mais leur production est totalement accaparée par l'industrie occidentale, ne laissant que Samsung comme débouché...pour le moment.
Reuters rapporte que les entreprises chinoises productrices de composants mémoire sont capables de produire de la mémoire HBM2 mais pas au-delà actuellement. Les restrictions américaines doivent justement les empêcher de progresser trop rapidement.
Ces modifications pourraient impacter les résultats financiers de Samsung dans la mesure où la Chine représente 30% de ses revenus dans les mémoires HBM, tandis que ses concurrents sont beaucoup moins exposés, Micron ayant limité sa présence sur le marché chinois tandis que SK Hynix se concentre plus spécifiquement sur les composants HBM de dernière génération.