Depuis plusieurs années, les Etats-Unis ont engagé des mesures de restriction pour empêcher la Chine d'accéder aux dernières technologies de production de puces sur les noeuds de gravure les plus fins.

L'objectif est de freiner leur utilisation dans les applications scientifiques et militaires de pointe tout en ralentissant sa capacité à rattraper le retard de son industrie des semi-conducteurs.

A défaut de pouvoir mettre la main sur les équipements et les technologies de pointe, la Chine pourrait les récupérer par la force en envahissant l'île de Taiwan, territoire qu'elle revendique et dont elle entend bien reprendre le contrôle.

A défaut d'accéder aux technologies, les prendre de force ?

Cette hypothèse d'une conquête de Taiwan par la force exacerbe les tensions entre les USA et la Chine et serait sans doute le déclencheur d'un conflit très sérieux entre les deux superpuissances, avec la capacité d'embraser le monde entier.

Wafer

Le président de TSMC, fondeur taiwanais leader du secteur, avait déjà indiqué l'an dernier qu'il ne suffira pas de prendre le contrôle physique de ses usines pour les faire tourner et produire des puces.

Elles demandent un ensemble de ressources et d'expertise internationales qui ne seraient plus accessibles en cas d'action violente de la part de la Chine. Il reste que le pays pourrait chercher à s'emparer des équipements de lithogravure DUV et EUV et trouverait sans doute de quoi accélérer ses propres compétences en matière de gravure fine des composants électroniques.

Neutraliser les usines de puces, à double tranchant

Et pour éviter ce scénario, les Etats-Unis n'hésiteraient pas à bombarder les usines de production de puces taiwanaises en cas d'invasion par la Chine. C'est du moins ce qu'affirme Robert O'Brien, un ancien conseiller à la sécurité nationale de l'administration Trump dans un entretien au média Semafor en indiquant que les USA "et ses alliés ne laisseront jamais tomber ces usines entre les mains de la Chine".

TSMC est en pointe dans la production de puces gravées le plus finement (en 3 nm actuellement, alors que l'industrie chinoise serait bloquée au noeud 14 nm) et si la Chine en prenait le contrôle, elle serait en mesure de contrôler l'économie mondiale, tant les composants électroniques sont présents partout, des ordinateurs aux supercalculateurs en passant par les smartphones et les voitures...mais aussi les missiles et de nombreux équipements militaires.

Détruire les usines de production ou les rendre inopérantes font sans doute partie des scénarios à l'étude par les forces armées dans l'hypothèse d'une position agressive de la Chine vis à vis de Taiwan mais il y aurait aussi beaucoup à perdre au niveau mondial en neutralisant la pointe de l'industrie des semi-conducteurs.

Source : Business Insider