C'est un scandale de plus pour le géant de l'e-commerce, mais celui-ci est particulièrement sordide. Shein, déjà critiqué pour son modèle de fast-fashion et son impact environnemental, est maintenant dans le viseur de la justice française pour des faits bien plus graves.

La DGCCRF a signalé le site aux procureurs pour avoir vendu des poupées sexuelles à l'apparence enfantine.

Que reproche exactement la DGCCRF à Shein ?

L'alerte a été donnée par la DGCCRF (Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes) ce samedi. L'établissement a remarqué la commercialisation de divers produits, y compris des poupées « à l'allure juvénile » de 80 cm, qui sont accompagnées de descriptions explicites.

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La DGCCRF a affirmé que « l'identification et la classification » de ces articles ne laissaient « presque pas de doute quant à la nature pédopornographique du contenu ». Une image représentait ainsi une poupée tenant un ours en peluche, accompagnée d'une légende à connotation sexuelle explicite.

Comment Shein a-t-elle réagi ?

Devant la controverse, l'entreprise, maintenant établie à Singapour, a réagi sans délai. Un représentant a assuré que les articles concernés avaient été « immédiatement retirés » de la plateforme dès qu'ils ont pris connaissance de ces « manquements graves ». Shein a déclaré avoir initié une enquête interne pour déterminer la façon dont ces articles ont réussi à esquiver ses contrôles et sa politique de « tolérance nulle ».

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Dans une déclaration subséquente, Shein a assuré qu'elle « prenait l'affaire très au sérieux » et qu'elle allait « renforcer ses contrôles internes pour éviter que cela ne se reproduise ».

Quels seront les impacts pour Shein ?

Le dossier a été transféré par la DGCCRF aux instances judiciaires françaises ainsi qu'à l'Arcom, qui est l'autorité de régulation de l'audiovisuel et du numérique. L'agence a souligné que la propagation de la pédopornographie peut entraîner une peine de sept ans d'emprisonnement et une amende de 100 000 €. Ce scandale vient s'ajouter à une liste déjà conséquente.

Shein est déjà sous enquête de la Commission Européenne pour des risques liés aux produits illégaux. En France, la firme a déjà écopé de 191 millions d'euros d'amendes en 2025 pour diverses infractions (cookies, fausses publicités, informations trompeuses).

Un timing désastreux pour la marque ?

Cette affaire éclate au pire moment pour Shein, qui tente de redorer son image et de s'installer physiquement en Europe. L'entreprise vient d'annoncer l'ouverture de son premier magasin physique permanent en France, dans le prestigieux BHV Marais à Paris.

enfant smartphone.

Cette décision avait déjà provoqué la colère d'autres marques de mode, qui avaient retiré leurs produits du grand magasin en signe de protestation.

Foire Aux Questions (FAQ)

Les poupées sont-elles encore en vente ?

Non. Shein a déclaré avoir "immédiatement retiré" les produits de sa plateforme dès que la DGCCRF a lancé l'alerte et mène une enquête interne pour supprimer tout article similaire.

Shein a-t-il déjà eu des problèmes avec la justice française ?

Oui. La DGCCRF a déjà infligé trois amendes à Shein en 2025, pour un total de 191 millions d'euros, concernant la législation sur les cookies, la publicité mensongère et des informations trompeuses.

Qu'est-ce que la DGCCRF ?

C'est la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes, un organisme de contrôle français rattaché au ministère de l'Économie.