Le couperet tombe de plus en plus vite pour les escrocs du web. Dans un communiqué publié ce 8 septembre, le ministère chargé du Commerce a annoncé que la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) avait déjà procédé au blocage de près de 80 sites internet frauduleux depuis le début de 2025.

Un chiffre qui talonne déjà le total de l'année 2024, qui s'élevait à 87 blocages, témoignant d'une nette accélération de la lutte contre la cyber-délinquance. (la liste est disponible ici)

Quelles sont les principales fraudes visées ?

Les pratiques commerciales trompeuses visées sont variées et souvent bien rodées. La DGCCRF épingle notamment des sites qui mettent en avant des produits non disponibles, affichent de fausses réductions de prix ou vendent des produits tout simplement interdits.

Un grand nombre de cas concernent également l'usurpation d'identité d'entreprises connues via des noms de domaine très similaires, créant la confusion chez le consommateur. Les secteurs les plus problématiques restent, sans surprise, le dépannage à domicile (serruriers, plombiers) et la rénovation énergétique, où les arnaques sont monnaie courante.

Sites bloqués DGCCRF

Comment la DGCCRF procède-t-elle au blocage de ces sites ?

Depuis 2020, l'arsenal de la Répression des fraudes s'est considérablement renforcé. Grâce à un pouvoir de "réquisition numérique", la DGCCRF peut agir lorsque le responsable d'un site n'est pas identifiable ou ignore les injonctions. Elle se tourne alors vers les intermédiaires techniques pour ordonner :

  • Le blocage du nom de domaine, rendant le site totalement inaccessible.
  • La restriction d'accès, qui redirige l'internaute vers une page d'avertissement.
  • Le déréférencement, qui fait disparaître le site des résultats des moteurs de recherche.

Cette action rapide est essentielle pour protéger les consommateurs et lutter contre la concurrence déloyale qui pénalise les artisans honnêtes.

e-commerce

Cette mesure est-elle toujours efficace ?

Si l'accélération du nombre de blocages est un signal fort, son efficacité n'est pas toujours instantanée. Plusieurs médias ont relevé qu'une vingtaine de sites de la liste officielle restaient accessibles quelques heures après l'annonce, le temps que les FAI et autres acteurs techniques appliquent la mesure.

Il faut aussi noter que cette "réquisition numérique" n'est qu'une partie de la réponse. Lorsque les fraudeurs sont identifiés, la Répression des fraudes peut engager des poursuites plus lourdes, allant de l'amende administrative à la transmission du dossier au procureur de la République pour des suites pénales.

Foire Aux Questions (FAQ)

Comment puis-je signaler un site qui me semble frauduleux ?

La DGCCRF encourage tous les consommateurs à utiliser la plateforme officielle SignalConso pour signaler toute pratique commerciale qui leur paraîtrait suspecte. Ce geste citoyen contribue directement à l'identification et au blocage des sites malveillants.

Quels sont les secteurs les plus à risque pour les arnaques en ligne ?

Les secteurs du dépannage à domicile (plomberie, serrurerie, électricité) et de la rénovation énergétique (isolation, pompes à chaleur) sont particulièrement touchés par les fraudes. La vigilance est également de mise sur les sites usurpant l'identité de services publics ou de marques très connues.

Le blocage d'un site est-il définitif ?

Oui, en principe, la mesure de blocage du nom de domaine ou de restriction d'accès est maintenue tant que le site ne se met pas en conformité, ce qui est rarement le cas pour des sites purement frauduleux. Cependant, les escrocs peuvent tenter de recréer un site sous un autre nom de domaine, d'où l'importance de rester vigilant.