Début novembre, une opération de contrôle d'une ampleur inédite a été menée sur plus de 320 000 colis de Shein à l'aéroport de Roissy CDG. Communiqués par la direction des Douanes, les résultats viennent nuancer les premières déclarations alarmistes. Ils indiquent un taux de non-conformité de 25 % pour les articles hors textile.

Quels types de non-conformités ont été détectés ?

Les contrôles ont mis en évidence plusieurs types d'irrégularités sur les produits non textiles.

La direction des Douanes a énuméré une liste de problèmes incluant des contrefaçons, des absences de marquages sur les produits cosmétiques et des manques de documentation technique pour les appareils électriques. Certains jouets ne respectaient pas les normes de sécurité en vigueur.

En revanche, les produits textiles, cœur de métier de Shein, ont présenté peu de non-conformité. Les autorités expliquent ce résultat par la fermeture temporaire de la marketplace de Shein juste avant l'inspection, décidée après la découverte de produits illicites.

Un bilan très différent des premières annonces

Le chiffre de 25 % contraste fortement avec les 80 % de non-conformité annoncés par le gouvernement quelques jours après le début de l'opération. Cette différence s'explique par le périmètre du contrôle. Le chiffre initial de Bercy portait sur des contrôles ciblés, tandis que le bilan final se veut plus exhaustif.

Shein, qui a échappé à une suspension de son site, a déclaré ne pas avoir été formellement informé des conclusions et s'interroge sur l'exactitude ou l'interprétation des chiffres rapportés.

Le gouvernement a fait appel de la décision de justice qui avait estimé la mesure de blocage disproportionnée.

Des implications à attendre ?

Pour Bercy, ce bilan justifie une action réglementaire forte. " N'importe quel magasin qui présenterait de tels taux de non-conformité ferait immédiatement l'objet d'une fermeture administrative ", a insisté le ministère (Les Échos), dénonçant un " deux poids, deux mesures " au profit de l'e-commerce.

Rappelons par ailleurs qu'en Europe, une taxe douanière de 3 € sera appliquée sur chaque colis d'une valeur inférieure à 150 € provenant de pays tiers. La mesure doit entrer en vigueur le 1er juillet 2026.