Suite à un incident causé par des débris spatiaux sur le vaisseau Shenzhou-20, le programme spatial chinois est contraint d'accélérer le lancement de la mission Shenzhou-22.
Ce vaisseau, envoyé sans équipage, servira de canot de sauvetage à l'équipage actuel de la station Tiangong, qui se retrouve temporairement sans moyen de retour sécurisé vers la Terre.
Le programme spatial chinois, dont les missions Shenzhou se succédaient avec une régularité exemplaire depuis 2021, a connu son premier véritable imprévu. Un impact de débris sur le vaisseau Shenzhou-20, alors amarré à la station Tiangong, a forcé une réorganisation logistique complexe et mis en lumière la vulnérabilité des opérations en orbite.
Un canot de sauvetage spatial en guise de plan B
L'incident a laissé l'équipage de Shenzhou-21, fraîchement arrivé à bord de la station Tiangong, dans une situation périlleuse. Leur propre vaisseau, le Shenzhou-21, a dû être utilisé par l'équipage précédent pour retourner sur Terre en toute sécurité, le leur étant jugé inapte au vol.
Cette manœuvre a laissé les trois astronautes actuellement en orbite sans véhicule de secours en cas d'urgence majeure, comme un incendie ou une dépressurisation de la station.
Pour pallier ce risque de sécurité inacceptable, la Chine a donc activé son plan d'urgence : préparer et lancer la mission Shenzhou-22 six mois avant la date initialement prévue.
Les détails d'une mission lancée contre la montre
Programmée pour la prochaine rotation d'équipage vers mai 2026, la capsule Shenzhou-22 sera lancée à vide depuis le centre de lancement de Jiuquan, dans le désert de Gobi.
Elle ne transportera pas d'équipage mais sera chargée au maximum de provisions et d'équipements essentiels pour la station. Cette mission est cruciale pour la suite des opérations dans l'espace.
L'agence spatiale chinoise avait déjà anticipé un tel scénario, affirmant pouvoir préparer un lanceur Long March 2F et une capsule Shenzhou en 8 jours et demi dans des conditions optimales.
Le lancement interviendra finalement une vingtaine de jours après la détection des dommages, un délai qui intègre les inévitables contraintes liées à la météo et à la mécanique orbitale.
Quel sort pour le vaisseau endommagé ?
Le vaisseau Shenzhou-20 reste pour l'instant amarré à Tiangong. Selon les analyses préliminaires de l'agence spatiale chinoise, une petite fissure sur le hublot de la capsule de retour compromet sa capacité à résister aux températures extrêmes de la rentrée atmosphérique.
Ces dommages, très probablement causés par l'impact d'un débris, ont été jugés trop critiques pour garantir un retour habité en toute sécurité.
La Chine n'a pas encore statué officiellement sur son avenir, mais des experts suggèrent qu'il pourrait être désorbité pour se consumer au-dessus de l'océan Pacifique.
En attendant, il pourrait servir à mener des expériences supplémentaires en orbite. Cet événement rappelle avec force la réalité des menaces posées par les débris spatiaux, un enjeu croissant pour toutes les missions habitées.