L'affaire a fait grand bruit aux Etats-Unis : les discussions de membres haut placés du gouvernement américain à propos de la préparation d'une offensive contre les rebelles Houthis au Yémen ont été diffusées dans la presse.
D'une part, ces discussion ont eu lieu sur la plate-forme de messagerie commerciale Signal, au mépris des protocoles de sécurité et de l'obligation d'archivage des communications des membres du gouvernement, ce qui constitue déjà un problème en soi.
Mieux, un journaliste de The Atlantic, un média détesté par Donald Trump, était dans la boucle de conversation Signal et a donc diffusé des captures d'écran qui évoquaient les opérations militaires mais aussi les commentaires méprisants du vice-président J.D. Vance sur l'Europe.
C'est la faute d'Apple !
L'épisode n'est pas glorieux pour ces personnes qui prétendent donner des leçons au reste du monde et aurait en principe dû conduire le responsable de la sécurité nationale Mike Waltz à être démis de ses fonctions pour avoir laissé fuiter ces informations confidentielles.
Mais dans le petit monde de Donald Trump, les choses se passent différemment. Une enquête a été menée et dédouane totalement l'intéressé de ses responsabilités...et finalement de toute responsabilité.
L'investigation, relayée par The Guardian, explique doctement que le numéro de téléphone du journaliste a été intégrée dans les contacts de Mike Waltz plusieurs mois auparavant lorsque ce dernier, Jeff Goldberg, rédacteur en chef de The Atlantic, avait envoyé un email à propos d'un article critiquant la campagne présidentielle de Trump en octobre dernier.
L'email transmis par le porte-parole Brian Hughes à Mike Waltz contenait le numéro de Goldberg en signature et ce numéro de téléphone aurait été intégré par inadvertance au contact de Brian Hughes dans l'iPhone de Mike Waltz.
C'est ainsi que le journaliste de The Atlantic se serait retrouvé dans le groupe Signal à l'insu du plein gré de Mike Waltz. L'enquête affirme ainsi que le responsable de la sécurité nationale n'a pas commis d'impair et qu'il s'agit d'une fausse manoeuvre, la faute en revenant...à Apple et son système d'ajout automatique de contacts inconnus !
Mike Waltz, responsable mais pas coupable
Dans les jours qui ont suivi la publication des échanges sur Signal, Donald Trump aurait bien envisagé de de séparer de Mike Waltz avant de revenir sur sa décision.
Ce rapport ne fait que justifier son maintien en poste qui serait aussi en partie dû au fait que le président de USA ne voulait pas donner au média la satisfaction d'avoir réussi à faire tomber un membre haut placé du gouvernement.
L'utilisation de l'application Signal pour coordonner des offensives militaires lui a donc également été pardonnée dans la mesure où il n'existerait pas d'alternative officielle pour assurer une communication instantanée entre les agences gouvernementales.
Au pays des géants des réseaux sociaux et des messageries instantanées, personne n'aurait donc pris la peine ni même eu l'idée de créer une messagerie instantanée gouvernementale sécurisée...