Le monde de la tech a été secoué par une annonce inattendue : Elon Musk, à la tête d'un consortium d'investisseurs, a tenté de racheter OpenAI pour la somme astronomique de 97,4 milliards de dollars. Cette offre non sollicitée, dévoilée le 10 février 2025, visait à reprendre le contrôle de l'entreprise à l'origine de ChatGPT. Cependant, la réponse d'OpenAI ne s'est pas fait attendre.

Le 14 février, soit seulement quatre jours après la proposition, le conseil d'administration a rejeté à l'unanimité l'offre de Musk. Bret Taylor, président du conseil, a déclaré sans ambiguïté : "OpenAI n'est pas à vendre et le conseil d'administration a rejeté à l'unanimité la dernière tentative de M. Musk visant à perturber la concurrence."

Les dessous d'une bataille entre géants de l'IA

Cette tentative de rachat s'inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre Elon Musk et OpenAI. Le milliardaire, qui a cofondé l'entreprise en 2015 avec Sam Altman, l'a quittée en 2019.

Depuis, les relations entre les deux parties se sont considérablement détériorées. Musk accuse OpenAI d'avoir trahi sa mission originelle d'organisation à but non lucratif.

openai

En effet, après son départ, l'entreprise a créé une branche à but lucratif qui a levé des milliards de dollars. Cette évolution a provoqué la fureur du milliardaire, qui y voit une trahison de la vocation initiale d'OpenAI.

Les enjeux derrière l'offre de rachat

L'offre de Musk n'était pas qu'une simple proposition financière. Elle était assortie d'une condition : le milliardaire proposait de retirer son offre si OpenAI cessait sa transformation en entreprise à but lucratif.

Cette condition révèle les véritables motivations de Musk. Il souhaite ramener OpenAI à sa mission initiale d'organisation à but non lucratif dédiée au développement sûr et bénéfique de l'IA.

Face à cette offre, la réaction d'OpenAI a été ferme et sans appel. Sam Altman, PDG de l'entreprise, a qualifié l'offre de "ridicule". Il a même poussé la provocation jusqu'à proposer à son tour d'acheter X (ex-Twitter) à Musk pour 9,74 milliards de dollars, soit exactement 10% de l'offre initiale de Musk.

Cette contre-attaque humoristique illustre bien la tension palpable entre les deux camps. Elle montre aussi qu'OpenAI n'a aucune intention de céder aux pressions de son ancien cofondateur.

Les implications pour l'avenir de l'IA

Ce bras de fer entre Musk et OpenAI soulève des questions cruciales sur l'avenir de l'intelligence artificielle et du modèle économique des entreprises d'IA : but lucratif ou non lucratif ?

La décision d'OpenAI de rester indépendante et de poursuivre sa transformation en entreprise à but lucratif aura des répercussions majeures sur l'ensemble du secteur. Elle pourrait influencer la manière dont d'autres entreprises d'IA se structurent et se financent à l'avenir.

Cette bataille entre Musk et OpenAI n'est que la partie émergée de l'iceberg. Elle révèle des divergences profondes sur la vision de l'IA et son développement futur.

D'un côté, Musk a longtemps dit craindre les dérives potentielles d'une IA non contrôlée...tout en étant entièrement engagé dans la course à l'IA avec x.AI et l'IA Grok, à coups de milliards et avec une mise en avant de sa vision de la "liberté d'expression".

intelligence artificielle

De l'autre, OpenAI et ses investisseurs voient dans le modèle à but lucratif un moyen de financer la recherche et l'innovation nécessaires pour rester à la pointe de la technologie. Cela passe aussi par une mise en retrait des considérations de modération et de contrôle des IA.

En creux, il y a également la mise en confrontation des modèles propriétaires (OpenAI) face aux modèles open source ainsi que de la monétisation qui peut en découler.

L'Europe tente de faire valoir une approche plus mesurée et encadrée du développement de l'intelligence artificielle mais le discours du vice-président des Etats-Unis J.D. Vance lors du sommet de l'IA à Paris a mis les points sur les i en appuyant la vision très américaine du "on fait d'abord, on corrige les conséquences ensuite" même si dans le cas présent, les aspects négatifs peuvent avoir de très profondes implications. Sera-t-il encore possible de les corriger une fois qu'ils se seront concrétisés ?