A l'occasion du lancement d'Android 5.0 Lollipop chez Google et de iOS 8 pour Apple, la sécurisation des plates-formes s'est renforcée, en réponse aux révélations sur les pratiques d'écoutes illégales de la NSA par Edward Snowden.

FBI  De fait, il devient plus difficile pour les agences gouvernementales d'accéder aux données des smartphones dans le cadre d'enquêtes judiciaires. Le patron du FBI James Comey ne cesse d'en mettre en avant les conséquences, affirmant que les agences fédérales ne pourront plus faire leur travail si les sécurités en place sont trop fortes.

Pour se faire entendre, il met en avant divers arguments choc. Après avoir convoqué le spectre du pédophile dont le téléphone deviendrait inviolable, il suggère que les procédés de chiffrement mis en place par les éditeurs vont trop loin et seraient même contraires à la loi.

Il faut dire qu'en annonçant ne pas pouvoir fournir les accès aux données de ses clients même s'il le voulait, le groupe Apple a trouvé un bon argument pour résister aux pressions gouvernementales. En sous-entendant que le procédé de chiffrement est illégal, le patron du FBI peut espérer faire évoluer une situation de renforcement de la sécurisation des terminaux dont le curseur "est allé trop loin".

James Comey appelle ouvertement à un retour en arrière et à la nécessité d'une législation dont les dispositions imposeraient d'une certaine façon une backdoor légale. Il demande une révision des textes encadrant la surveillance des communications en affirmant qu'il n'est plus adapté au monde technologique moderne.

Cette question de mise en place d'une backdoor dans les systèmes est vue par les opposants à un retour en arrière comme un risque d'affaiblissement de la sécurité tout juste renforcée des plates-formes qui pourrait être utilisée par des agences de renseignement étrangères et des pirates.

Même si les demandes du directeur du FBI portent sur des demandes légales sur mandat judiciaire, les débordements de la NSA opérant hors des cadres prévus incitent peu les entreprises high-tech américaines à un retour en arrière alors qu'elles doivent rebâtir un lien de confiance sérieusement écorné avec leurs clients.