L'activité de notre étoile n'est pas qu'un simple phénomène astronomique lointain ; elle a des répercussions directes et mesurables sur notre technologie. Après un mois de novembre déjà très actif, marqué par des éruptions significatives, le cycle solaire continue sa montée en puissance.
L'événement du 1er décembre s'inscrit dans une tendance de fond qui place les agences de surveillance spatiale en état d'alerte du fait des conséquences potentielles, des aurores boréales aux perturbations des satellites et communications sur Terre.
Que s'est-il passé ce 1er décembre ?
Le 1er décembre 2025, à 02:49 UTC, les satellites en orbite ont détecté une intense bouffée de radiations. Il s'agissait d'une éruption solaire de classe X1.9, la catégorie la plus puissante.
Provenant d'une région active nommée AR4299, cette éruption a immédiatement provoqué un blackout radio sur les hautes fréquences, affectant principalement l'Australie et une partie de l'Asie du Sud-Est pendant une trentaine de minutes. Ce type de perturbation touche notamment les communications aériennes et maritimes.
Dans la foulée, les coronographes du satellite SOHO ont observé une éjection de masse coronale (CME), un immense nuage de plasma et de champ magnétique projeté dans l'espace.
Heureusement, les analyses ont confirmé que cette éjection spécifique était partielle et non dirigée vers la Terre. Si le rayonnement d'une éruption nous atteint en huit minutes, une CME met plusieurs jours à faire le trajet, et seule une trajectoire précise peut déclencher des tempêtes géomagnétiques sur notre planète.
AR4294 : le véritable géant entre en scène
Derrière cette première alerte se cache un phénomène bien plus impressionnant. Une gigantesque région de taches solaires, baptisée AR4294, est en train de pivoter pour faire face à la Terre.
Sa taille est colossale, estimée à plus de dix fois le diamètre de la Terre, ce qui en fait l'une des plus grandes observées au cours de la dernière décennie. Certains observateurs ont même rapporté pouvoir la distinguer à l'œil nu, en utilisant bien sûr des lunettes de protection certifiées.
La complexité magnétique de cette zone est telle que la NOAA l'a subdivisée en trois groupes numérotés pour en faciliter le suivi. Il s'agit de la même région qui était à l'origine de multiples éruptions de classe X le mois précédent, avant de disparaître de notre vue en raison de la rotation du Soleil.
Son retour, encore plus grande et complexe, la place comme une source potentielle d'activité intense pour les semaines à venir.
Quelles conséquences pour la Terre ?
Il est crucial de distinguer les effets d'une éruption de ceux d'une CME. Si les éruptions provoquent des perturbations radio quasi instantanées, ce sont les éjections de masse coronales qui sont responsables des tempêtes géomagnétiques.
Lorsqu'un nuage de particules chargées frappe la magnétosphère terrestre, il peut générer de spectaculaires aurores, visibles à des latitudes beaucoup plus basses que d'habitude, mais aussi perturber les réseaux électriques et les satellites.
Pour l'instant, aucune CME majeure n'est en route vers nous. Cependant, la présence de la région AR4294, désormais en position géoeffective, change la donne.
Les prévisionnistes de la NOAA anticipent une forte probabilité de nouvelles éruptions de classe M et une chance non négligeable de voir survenir d'autres événements de classe X.