Dans le creux laissé par la fin du cycle d'Ariane 5 l'été dernier et les débuts de celui d'Ariane 6 prévus pour le mois de juillet, l'Europe se retrouve sans capacité de lancement, d'autant plus qu'il n'est plus possible d'utiliser les lanceurs Soyouz russes.

Pour poursuivre les missions et tenir les objectifs, il faut trouver un créneau dans le calendrier chargé des entreprises américaines de l'aérospatial. Plusieurs lancements ont ainsi été programmés chez SpaceX, dont le deuxième a été réalisé ce 28 avril.

Après avoir eu déjà la charge de placer en orbite le télescope spatial européen Euclid en août dernier, la firme a récidivé en effectuant le lancement de deux satellites européens de positionnement Galileo grâce à un lanceur Falcon 9 ce 28 avril, constituant la mission Galileo L12.

Un lancement réussi mais sans fanfare

Le lancement a été réalisé depuis le pas de tir 39A du Kennedy Space Center en Floride et les opérations se sont déroulées correctement...si l'on en croit les rapports diffusés plusieurs heures plus tard par les intéressés.

SpaceX mission Galileo L12

Car le lancement des satellites Galileo s'est fait dans une certaine discrétion, relève le site Spacenews. Si le décollage et les premières étapes de l'ascension ont été filmées, les étapes de séparation, largage des satellites et mises en orbite n'ont pas fait l'objet de vidéos ni de communications, un schéma généralement observé pour les missions militaires.

Tandis que SpaceX s'est contentée de rediriger vers ses clients, ni l'ESA ni la Commission européenne n'ont spécialement communiqué sur ce lancement et se sont limitées à afficher leur satisfaction d'un lancement réussi...sans mentionner SpaceX.

En attendant Ariane 6

L'Europe attend impatiemment de disposer du lanceur Ariane 6, dont les retards sur son calendrier ont laissé un trou d'air de plusieurs mois obligeant à trouver des solutions alternatives...et à reconnaître implicitement l'avance et la capacité des Etats-Unis dans le domaine.

Deux autres satellites Galileo seront lancés plus tard par SpaceX avant de pouvoir reprendre des lancements en Ariane 6 durant le second semestre.

Pour SpaceX, cette mission a permis de valider la vingtième réutilisation de l'étage principal d'un lanceur Falcon 9. Il avait notamment déjà servi pour de nombreux lancements de satellites Starlink mais aussi pour celui de l'alunisseur IM-1 d'Intuitive Machines.

C'était aussi sa dernière puisque la mise en orbite terrestre moyenne n'a pas permis de le récupérer. SpaceX prévoit à l'avenir de pouvoir réutiliser ses boosters et ses coiffes 40 fois sur des missions en orbite basse.

Source : Spacenews.com