Pour sa 500e mission orbitale ayant recours à un booster réutilisé et avec une fusée Falcon 9, SpaceX a fait décoller aujourd'hui et a déployé avec succès le satellite Sentinel-6B. Lors de ce vol, le premier étage du lanceur est revenu atterrir sur la base de Vandenberg en Californie.

Quel est l'objectif principal de Sentinel-6B ?

Le satellite Sentinel-6B est un composant du programme européen d'observation de la Terre Copernicus. Sa tâche est de mesurer la hauteur de la surface des mers à l'échelle mondiale avec une précision extrême. Il prend la suite directe de son prédécesseur, Sentinel-6 Michael Freilich, lancé en novembre 2020.

Selon l'Agence spatiale européenne, " surveiller la montée du niveau de la mer est une priorité mondiale ". Les données de Copernicus montrent que le niveau moyen a déjà augmenté de presque 10 cm au cours des 25 dernières années.

L'ESA qualifie cette mission de référence absolue pour suivre cette conséquence clé du changement climatique.

Comment ce satellite va-t-il fonctionner ?

Dans le cadre de sa mission, Sentinel-6B utilisera un altimètre radar développé par l'ESA qui mesure le temps nécessaire aux impulsions radar pour atteindre la surface de la Terre et revenir au satellite.

Simultanément, la NASA a fourni un radiomètre à micro-ondes, qui déterminera la teneur en eau de l'atmosphère, permettant une interprétation plus précise des données de l'altimètre.

Le satellite a été déployé par SpaceX moins d'une heure après le décollage à une altitude d'environ 1 300 kilomètres. Il passera sa première année à travailler de concert avec son jumeau déjà en orbite (Sentinel 6 Michael Frelich) pour une calibration croisée.

Quelles sont les implications de cette surveillance ?

Cette mission s'inscrit dans une collaboration internationale, cheville ouvrière du programme Copernicus, impliquant la Commission européenne, l'ESA, la NASA, Eumetsat et la NOAA, avec le soutien du Cnes.

Les données collectées, qui couvriront 90 % des océans libres de glace tous les 10 jours, étendront l'enregistrement de référence du niveau de la mer à près de quatre décennies.

Ces informations aideront à améliorer la planification côtière et permettront aux gouvernements de prendre des décisions sur la protection des infrastructures côtières.

Par ailleurs, les profils de température et d'humidité atmosphériques collectés aideront à améliorer les prévisions météorologiques, la prédiction des ouragans et l'étude de phénomènes comme El Niño.