Le 19 octobre 2025 restera une date symbolique. Avec un tir de routine depuis la base de Vandenberg en Californie, SpaceX a non seulement égalé son record annuel de lancements mais a surtout propulsé son 10 000ème satellite Starlink en orbite.
Ce chiffre vertigineux illustre la cadence industrielle que la société a réussi à imposer au secteur spatial en quelques années seulement. Et donne une idée du retard pris par la concurrence ailleurs dans le monde.
Une constellation bâtie en un temps record
L'aventure Starlink a officiellement débuté en février 2018 avec le lancement de deux prototypes, baptisés Tintin A et Tintin B. Quinze mois plus tard, SpaceX donnait le véritable coup d'envoi de sa méga-constellation, avec pour objectif de fournir un accès internet à haut débit partout sur le globe.
Après une phase de test public en octobre 2020, le service commercial était lancé l'année suivante, connectant aujourd'hui des millions de clients. Pour soutenir cette croissance, le rythme des missions s'est intensifié de manière spectaculaire.
Après 89 lancements dédiés à Starlink en 2024, ce record est déjà battu cette année, et le carnet de commandes est loin de se tarir.
Un double exploit en une seule journée
Ce dimanche 19 octobre fut particulièrement dense pour SpaceX, qui a réalisé deux lancements à quelques heures d'intervalle. Le premier, depuis la Floride, a non seulement déployé 28 satellites, mais a aussi établi un nouveau record de réutilisation avec un premier étage de Falcon 9, le booster 1067, qui effectuait là son 31ème vol.
Le second tir, opéré depuis la Californie, transportait également 28 satellites, dont le fameux 10 000ème. Le premier étage de ce lanceur, désigné 1088, a quant à lui conclu avec succès son 11ème vol en atterrissant sur la barge "Of Course I Still Love You" dans l'océan Pacifique. Cette maîtrise de la réutilisation est la pierre angulaire du modèle économique de l'entreprise.
Quelle est la suite pour Starlink ?
Sur les 10 000 satellites envoyés en orbite terrestre basse, environ 8 600 sont actuellement opérationnels, selon les données de l'astrophysicien Jonathan McDowell.
Les unités plus anciennes ou défaillantes sont systématiquement désorbitées pour se consumer dans l'atmosphère, une procédure essentielle pour gérer l'encombrement spatial, chaque satellite ayant une durée de vie d'environ cinq ans.
SpaceX dispose déjà des autorisations pour déployer 12 000 satellites et vise à terme une constellation de plus de 30 000 engins. Avec plusieurs autres lancements prévus depuis Vandenberg cette semaine, la construction de ce réseau tentaculaire est loin d'être terminée, posant continuellement de nouvelles questions sur la gestion du trafic orbital.