C'est une tempête judiciaire qui menace Spotify. Le géant du streaming est attaqué en justice en Californie. L'accusation ? Avoir sciemment fermé les yeux sur des milliards d'écoutes frauduleuses.
Ces streams artificiels, générés par des bots, profiteraient aux mégastars comme Drake, tout en diluant les revenus de milliers d'artistes moins connus. Le plaignant est le rappeur RBX, cousin de Snoop Dogg.
Comment fonctionne cette fraude présumée ?
Le cœur du problème est le modèle de Spotify : le "pro rata".
Chaque mois, l'argent des abonnements et de la publicité est mis dans un pot commun. Ce pot est ensuite distribué aux artistes en fonction de leur part d'écoutes totales. C'est simple : si Drake (l'artiste le plus streamé) voit ses chiffres gonflés par des bots, sa part du gâteau augmente. Mécaniquement, la part de tous les autres diminue.
La plainte, déposée par RBX, parle d'un "préjudice financier considérable" pour les petits créateurs.
Quelles sont les preuves contre Spotify ?
La plainte vise Spotify, pas Drake lui-même. Mais elle utilise le cas du rappeur canadien comme exemple principal, parlant de "preuves importantes". Une analyse des 37 milliards d'écoutes de Drake (entre 2022 et 2025) montrerait des anomalies.
Par exemple, 250 000 écoutes du titre "No Face" en 4 jours provenaient de Turquie, mais étaient géolocalisées au Royaume-Uni via des VPN. D'autres données montrent des comptes écoutant Drake 23 heures par jour.
Pourquoi Spotify laisserait-il faire ?
C'est l'accusation centrale de la plainte. Les plaignants estiment que Spotify tire un "avantage commercial considérable" de cette fraude. Plus d'utilisateurs (même des bots) et plus d'écoutes (même fausses) permettent à la plateforme de vendre plus de publicités et de gonfler sa valeur boursière face aux actionnaires.
Spotify dément et affirme investir massivement dans la détection. Mais la fraude au streaming est un secret de polichinelle dans l'industrie, estimée à 300 millions de dollars en 2019.
Foire Aux Questions (FAQ)
La plainte vise-t-elle Drake ?
Non. La plainte collective est déposée contre Spotify uniquement. Drake (et d'autres mégastars) est cité comme le principal "bénéficiaire" du système, mais n'est pas accusé d'acte répréhensible.
Spotify reconnaît-il la fraude ?
Oui, mais pas sa complicité. Un porte-parole a démenti tirer profit de la fraude, affirmant que Spotify investit massivement pour supprimer les flux frauduleux, retenir les redevances associées et appliquer des pénalités.
La fraude aux écoutes est-elle importante en France ?
Elle semble moins massive. Une étude du CNC (Centre National du Cinéma) en 2023 estimait la fraude en France à environ 3% des écoutes totales, contre des estimations à 10% à l'échelle mondiale.