Confronté à une explosion de contenus de faible qualité générés en masse, Spotify dévoile une série de mesures pour réguler l'usage de l'IA. Le groupe suédois et leader mondial indique avoir supprimé 75 millions de morceaux frauduleux au cours des 12 derniers mois et entend renforcer sa lutte.

L'objectif est de " protéger les artistes authentiques du spam, de l'usurpation d'identité et de la tromperie ", tout en permettant une utilisation créative et responsable de l'IA.

Un filtre anti-spam musical

Des outils comme Suno ou Udio ont simplifié la production à grande échelle de musique, ouvrant la porte à des dérives. Pour contrer ce phénomène de spam, Spotify déploiera cet automne un nouveau filtre anti-spam.

Le système identifiera les tactiques frauduleuses, comme les mises en ligne massives ou l'abus de morceaux très courts dépassant à peine les 30 secondes pour générer des revenus.

Ces contenus seront alors étiquetés et ne seront plus recommandés. " Nous savons que l'IA a rendu plus facile que jamais pour les mauvais acteurs de mettre en ligne du contenu en masse ", concède Spotify. Le filtre devra protéger le " pool de redevances " et éviter qu'il ne soit dilué au détriment des artistes légitimes.

De nouvelles règles contre l'usurpation d'identité vocale

La question des deepfakes vocaux est aussi au cœur des préoccupations. Spotify a donc clarifié sa politique. Les imitations vocales, qu'elles soient générées par IA ou non, ne sont autorisées que si l'artiste imité a donné son autorisation explicite.

L'entreprise renforce ses investissements pour lutter contre l'usurpation d'identité non autorisée par des clones vocaux d'IA, les deepfakes, et toute autre forme de réplique ou d'imitation vocale.

Le tour de vis concerne aussi la pratique de fraudeurs qui publient des morceaux sur le profil d'un autre artiste pour tromper les auditeurs.

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Comment les auditeurs sauront-ils si un morceau a été créé avec l'IA ?

Pour répondre à une demande de transparence, Spotify prendra en charge un nouveau standard développé par l'organisation DDEX. Cette norme permettra aux labels et distributeurs d'indiquer de manière détaillée comment l'IA a été utilisée dans un morceau : pour les voix, les instruments ou la post-production.

" Il ne s'agira pas de forcer les morceaux dans une fausse binarité où une chanson doit être catégoriquement IA ou non ". L'idée n'est pas de punir les artistes qui utilisent l'IA de manière responsable, mais de renforcer la confiance.

Une quinzaine de partenaires se sont déjà engagés à adopter le standard qui sera progressivement visible dans les crédits sur l'application Spotify.