Le destin du fabricant de plates-formes matérielles mobiles européen ST-Ericsson, spécialiste des processeurs et modems, est pour le moins incertain. Des deux groupes qui se partagent son contrôle à égalité, STMicroelectronics (ST) et Ericsson, le premier a annoncé son désengagement et le second est peu motivé pour reprendre seul les rênes, préférant se concentrer sur d'autres activités plus proches de son métier d'équipementier télécom, et envisage une cession.
Or, selon Bloomberg, aucun repreneur n'a fait d'offre convaincante ces trois derniers mois, malgré les potentialités de la société, encore exprimées lors du salon MWC 2013 de Barcelone. Le groupe Samsung ferait partie des candidats ayant pris contact mais sans donner suite.
La situation est encore plus troublée avec l'annonce du départ de son PDG, Didier Lamouche, qui a choisi de poursuivre sa carrière hors de ST-Ericsson et même de ST, où il était directeur général, laissant le poste vacant à partir du 31 mars...et sans successeur nommé.
En espérant toujours trouver un repreneur, les deux maisons mères pourraient intégrer certaines ressources locales de ST-Ericsson, l'une en Suède pour Ericsson et l'autre à Grenoble pour ST. Mais surtout, cela risque d'aggraver les pertes et de coûter plus cher que ce qu'avait prévu ST pour sortir de la co-entreprise d'ici le troisième trimestre 2013.
Bloomberg suggère que le rapatriement d'une partie des activités de ST-Ericsson au sein de ST pourrait limiter les destructions d'emplois, le groupe ayant parmi ses actionnaires les gouvernements français et italien, alors que ST-Ericsson a déjà taillé durement dans ses effectifs et pourrait être amené à continuer pour espérer atteindre cet équilibre jamais obtenu depuis sa création en 2009.