Le 10ème vol d'essai de Starship à peine digéré, SpaceX est déjà sur la brèche pour attaquer le suivant. La firme vient de réaliser la mise à feu statique du Super Heavy Booster 15, pivot majeur du 11ème vol prévu pour le vaisseau spatial.

Ce nouveau test souligne la vigueur du projet Starship et l'intention de la firme d'Elon Musk d'accélérer pour valider les technologies spatiales à l'étude et tenir les échéances, dont celle de la NASA et de son programme Artemis de reconquête de la Lune.

La mise à feu du Super Heavy, une étape décisive

Le 8 septembre, SpaceX a procédé à une mise à feu statique de sa fusée Super Heavy Booster 15 sur le site de Boca Chica, Texas. L’action s’est déroulée sous l’œil attentif des équipes techniques, avec le retentissement caractéristique des 33 moteurs Raptor.

Pendant environ sept secondes, la puissance accumulée dans la structure a soulevé un panache visible à des kilomètres. Le test s'est déroulé sans incident, contrairement à la tentative de juillet qui s'était soldé par une explosion. 

Pour SpaceX, cet essai s’inscrit dans une routine désormais essentielle : tester la stabilité et la fiabilité du booster avant tout envol réel, mais aussi consolider les procédures qui permettront de réaliser des vols à une cadence rapide lorsque le design sera finalisé.

Un programme Starship sous tension et pleine d’ambition

Depuis le début de l’aventure Starship, SpaceX accumule les expériences et tire les leçons de chaque vol précédent. Le 11ème lancement est perçu comme une étape charnière : la firme d’Elon Musk espère démontrer une fiabilité accrue et approcher son objectif de rendre le Starship réutilisable.

Les essais statiques, comme celui du Super Heavy, permettent de valider le fonctionnement simultané de dizaines de moteurs, la gestion des propulseurs et l’endurance des matériaux.

Autant d'éléments qui doivent permettre à terme de réaliser des missions spatiales complexes et préparer la colonisation de la Lune puis de Mars, sous réserve de finaliser les techniques nécessaires.

La capacité à intégrer les enseignements de chaque mission précédente fait du programme Starship l’un des projets spatiaux les plus adaptatifs du secteur. SpaceX mise sur la rapidité d’itération pour se rapprocher du vol habité et des missions de grandes distances.

Les enjeux technologiques derrière le Booster 15

Le choix du Super Heavy Booster 15 pour ce nouveau test n’est pas anodin. Cette version intègre des améliorations mécaniques et logicielles majeures conçues suite aux précédents essais.

Les ingénieurs ont optimisé la distribution du carburant, renforcé la protection thermique et recalibré le système de guidage pour une stabilité renforcée dès l’allumage. L’utilisation simultanée des 33 moteurs Raptor représente une prouesse rarement égalée.

Les premiers retours de l’équipe technique de SpaceX mettent l’accent sur la sécurité et la répétabilité du processus. Selon eux, le Booster 15 affiche déjà « un comportement plus stable et plus prévisible » que les générations antérieures. Cette montée en gamme technique devrait accélérer le rythme des essais et préparer des lancements plus ambitieux..

Faire aussi bien que le 10ème vol d'essai

Le test du Super Heavy Booster 15 prépare une fenêtre de lancement rapide pour le 11ème vol de Starship, après le succès bienvenu du 10ème lancement qui a mis fin à une série de semi-échecs sur les vols d'essai 7 à 10.

Les spécialistes anticipent un lancement « dans un délai court », tributaire des conditions météo et des derniers ajustements techniques. L’agenda précis dépend également des retours réglementaires, notamment ceux de la FAA, qui surveille de près chaque évolution du programme.

Ce prochain vol devra démontrer la capacité de l’ensemble Starship/Super Heavy à atteindre l’orbite terrestre mais aussi à tester le transfert de carburant qui permettra par la suite de réaliser des missions d'exploration lointaines.