Après deux tentatives avortées, le lancement du Starship Flight 10 de SpaceX n'est toujours pas concrétisé. Programmé depuis la Starbase au Texas, ce vol d’essai devait marquer un tournant pour l’avenir des missions spatiales privées.
Mais la météo et des soucis techniques jouent les trouble-fêtes, laissant la fusée au sol. Rien d'exceptionnel pour ce genre de mission mais cela crée une attente supplémentaire pour une tentative très attendue après les échecs des vols précédents.
Météo capricieuse : pourquoi SpaceX a stoppé le compte à rebours
Ce sont des nuages en forme d’enclume, synonymes de risques de foudre, qui ont repoussé la fenêtre ouverte dès 19h30 (heure locale). Après une première tentative compromise par un problème au système de sol, la météo a imposé une seconde pause, jouant avec les nerfs des ingénieurs de SpaceX.
Credit : SpaceX
La prochaine opportunité ? Dès le lendemain, selon les équipes sur place, prêtes à relancer la préparation générale et le réapprovisionnement du propulseur. Elon Musk était présent pour commenter chaque étape et encourager la logistique mais le milliardaire n'a rien pu faire contre la météo trop incertaine pour le succès de la mission, alors qu'il aurait bien besoin de pouvoir afficher un succès total pour cette nouvelle tentative.
Des essais en série, une fusée sous surveillance
Ce 10ème vol d’essai ne doit pas être un nouveau revers pour Starship. À l’image des lancements précédents, ceux de janvier, mars et mai 2025 ont connu explosions et pertes de contrôle en phase atmosphérique ou au sol.
Cette série de tests, bien que ponctuée de déceptions, contribue à l’apprentissage accéléré d’un système de propulsion inédit. Chaque échec apporte son lot de données et de correctifs, tout en permettant de tester des technologies spatiales inédites, comme le remplissage de réservoir en orbite.
Les équipes SpaceX, loin de voir ces revers comme des échecs définitifs, insistent sur le rôle pédagogique de chaque vol.
Starship’s flight trajectory for today’s test pic.twitter.com/gF5kivcEAY
— SpaceX (@SpaceX) August 25, 2025
La mission de lundi devait tester la capacité du booster Super Heavy à réaliser un amerrissage contrôlé dans le golfe du Mexique, et celle du vaisseau à relancer l’un de ses moteurs en orbite avant de redescendre dans l'atmosphère et d'amerrir dans l'Océan Indien.
Starship will deploy the more advanced V3 Starlink satellites, with each launch adding more than 20x the network capacity of current Falcon 9 flights pic.twitter.com/G3N9hgWWev
— SpaceX (@SpaceX) August 25, 2025
Des maquettes de satellites Starlink V3 étaient aussi à déployer dans l’espace. Ces scénarios, fondés sur la réutilisation et le contrôle post-vol, visent à fiabiliser le concept de fusée recyclable et à démocratiser les vols spatiaux longue distance.
Une fois finalisé, chaque lancement de Starship pour le réseau Starlink permettra de mettre en orbite jusqu'à 20 fois la capacité réseau par rapport au lanceur Falcon 9, actuel vecteur pour la mise en orbite basse des satellites de la constellation.
L’ambition lunaire et martienne de SpaceX en suspens
L’enjeu ne se limite pas au simple vol d’essai. Derrière chaque décollage de Starship, c’est l’objectif de transporter un jour humains et matériel vers la Lune et Mars qui motive les ingénieurs.
Le système, le plus puissant du monde avec ses deux étages, le booster Super Heavy et l’étage supérieur Starship, doit se montrer robuste et fiable. Mais chaque report grignote le calendrier, ajoutant une pression sur la course à l’espace et attendant la validation complète des capacités du système.
Credit : SpaceX
Le spectre des précédents incidents rappelle que la conquête de l’espace reste jalonnée d’étapes imprévues et requiert des ajustements constants. La réutilisabilité, clé des missions spatiales économiques, se joue sur chaque tentative de retour contrôlé.
L’amarrage, la relance en orbite, le pilotage autonome sont autant de pierres angulaires encore à valider en conditions réelles et chaque incident ou échec fait l'objet de correctifs rapides pouvant être testés sur le prochain vol d'essai.
La patience des passionnés, moteur du progrès spatial
Cette stratégie d'essais / erreurs de SpaceX rend chaque tentative épique et captive l'attention du public. Prêts à suivre chaque lancement en direct, les observateurs mesurent l’importance de chaque étape réussie ou contrariée.
La prochaine tentative, annoncée comme possible dès mardi soir, maintient le suspense et relance l’espoir d’un vol sans encombres. En attendant le prochain tir, nombreux sont ceux à suivre les analyses de SpaceX, à discuter des scénarios en ligne ou à se procurer des modèles réduits de fusée.
La troisième fenêtre de tir de Starship Flight 10 sera-t-elle la bonne. Les discussions vont bon train et la réponse arrivera peut-être dans la nuit à venir.