Confronté aux incertitudes économiques mondiales et à un ralentissement de la demande pour certains produits, le secteur des semiconducteurs a faiblement progressé en 2011 et n'attend pas de miracle en 2012.

Les fournisseurs de composants, comme le fondeur STMicroelectronics, doivent composer avec cette activité ralentie, heureusement compensée par quelques domaines plus dynamiques, comme les MEMS, une spécialité de ST, ou les applications automobiles.

Le bilan financier du dernier trimestre 2011 de STMicroelectronics est à l'image de cette ambiance morose, compliquée par le décrochage de ST-Ericsson, la filiale dédiée aux composants pour téléphones portables, qui continue d'accroître ses pertes.

Un nouveau PDG, Didier Lamouche, a été nommé fin 2011 à la tête de ST-Ericsson, avec la lourde tâche d'accélérer le redressement d'une société qui n'a jamais été rentable depuis sa création en 2009.


ST plombé par ST-Ericsson
ST annonce un chiffre d'affaires de 2,19 milliards de dollars au dernier trimestre 2011, en recul significatif par rapport aux 2,83 milliards de dollars générés fin 2010. La marge brute recule à 33,4% ( contre 39,9% au dernier trimestre 2010 ) et le groupe affiche une perte d'exploitation de 132 millions de dollars.

Et si le groupe profitait d'une balance positive encore au troisième trimestre 2011, il affiche au dernier trimestre une perte nette de 11 millions de dollars. Carlo Bozotti, PDG de ST, tente bien de mettre l'accent sur les aspects positifs ( doublement des ventes associées aux MEMS, chiffre d'affaires record pour les produits automobiles ), mais la prévision d'une baisse de 4 à 10% du chiffre d'affaires au premier trimestre 2012 n'est pas fait pour rassurer les marchés, qui ont sanctionné les résultats par une chute du cours en bourse de plusieurs points.

Il reste que sur l'ensemble de l'année 2011, ST a limité la casse dans un contexte défavorable, affichant un chiffre d'affaires de 9,74 milliards de dollars ( contre 10,35 milliards de dollars en 2010 ) et un bénéfice opérationnel de 46 millions de dollars, pour un bénéfice net qui reste à 650 millions de dollars ( contre 830 millions de dollars en 2010 ).