Le fondeur ST-Ericsson, spécialiste des plates-formes matérielles mobiles, poursuit une réorganisation stratégique qui ne fournit toujours pas de résultats satisfaisants du côté du bilan financier. Concentré sur des gammes de composants pour téléphones portables traditionnels, il a fini par changer son fusil d'épaule pour développer des plates-formes complètes pour smartphones qui doivent maintenant trouver preneur sur un marché très concurrentiel.

La volte-face début 2011 de Nokia envers Windows Phone a été un coup très dur pour ST-Ericsson, dont les plates-formes n'étaient pas référencées pour cet OS mobile et qui a perdu temporairement un très gros client. Parallèlement, il faut convaincre de nouveaux fabricants de terminaux, ce qui ne se fait pas sans mal.

Et là où les noms de Tegra (Nvidia) ou SnapDragon (Qualcomm) ont une résonance jusque chez le grand public, les termes Nova (processeur), Thor (modem) et NovaThor (plate-forme matérielle) sont encore loin d'avoir cette visibilité.

Le nouveau PDG de la société, Didier Lamouche, a donc un énorme chantier sur les bras pour convaincre de nouveaux partenaires d'intégrer des composants ST-Ericsson, quitte par exemple à proposer ses modems dans les plates-formes matérielles d'autres grands fondeurs.


Année 2011 plutôt difficile
Pour le dernier trimestre 2011, le bilan financier est donc difficile, avec un chiffre d'affaires de 409 millions d'euros (contre 577 millions d'euros fin 2010 ) pour une perte opérationnelle qui se creuse à 207 millions d'euros ( 119 millions d'euros il y a un an ) et une perte nette aggravée à 231 millions d'euros (177 millions d'euros il y a un an).

Le bilan sur l'ensemble de l'année 2011 est à la hauteur des difficultés rencontrées : le chiffre d'affaires en 2011 représente 1,65 milliard d'euros, contre 2,3 milliards d'euros pour l'année 2010, avec une perte opérationnelle de 732 millions d'euros ( 436 millions d'euros pour 2010 ).

La perte nette annuelle s'est aussi amplifiée, atteignant 841 millions d'euros, contre 591 millions d'euros l'année précédente. Dans un contexte économique morose, et malgré la baisse de l'euro qui va soulager un peu les exportations, difficile de trouver des perspectives favorables.

ST-Ericsson prévient donc que le premier trimestre 2012 s'annonce déjà en recul sensible du côté des ventes, entre effet saisonnier, écoulement de stocks chez les clients et toujours baisse des ventes des anciennes gammes de composants.