En marge de la dernière édition de la Fête de la musique, Emmanuel Macron avait évoqué la nécessité de trouver un accord avec les grandes plateformes de streaming de musique, afin d'aider au financement de la création et des artistes à travers le Centre national de la musique (CNM).

À défaut, le président de la République avait brandi la menace d'une contribution obligatoire des plateformes de streaming. Le ministère de la Culture indique aujourd'hui que cette contribution obligatoire sera mise en place en 2024.

Sans entrer dans les détails, le ministère précise à l'AFP (franceinfo) que la contribution sera basée sur " un très faible taux de prélèvement sur le chiffre d'affaires des plateformes. " Une taxe qui a du mal à passer du côté des plateformes concernées.

Une contribution volontaire retoquée

Mercredi, un accord de contribution volontaire au financement du CNM avait été annoncé pour mobiliser plus de 14 millions d'euros en 2025. Il réunit Apple, Deezer, Meta, Spotify, TikTok et YouTube du côté des plateformes (en soulignant l'absence d'Amazon), en plus de producteurs et d'organismes de gestion collective des droits.

Cette contribution volontaire n'a donc pas suffisamment pesé dans la balance. Interrogé ce matin sur franceinfo, le directeur général de Spotify France pointe du doigt " un coup dur porté au secteur de la musique, à l'innovation et aux plateformes indépendantes européennes comme Spotify ou Deezer. "

Pour Antoine Monin, si Amazon, Apple ou YouTube ont les moyens d'absorber les taxes, la situation est différente pour Spotify et les pure players du secteur en général pour lesquels la rentabilité n'est pas toujours au rendez-vous.

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À voir dans le projet de loi de finances

Selon le responsable de Spotify France, qui se base sur une taxe préconisée à 1,75 % touchant les revenus du streaming de musique payant et financé par la publicité, il faudrait une augmentation de 10 % des abonnements pour l'absorber.

Une hausse des tarifs des abonnements n'est toutefois pas envisagée pour le moment. " Honnêtement, Spotify aura les moyens d'absorber cette taxe, mais Spotify désinvestira la France et investira sur d'autres marchés. La France n'encourage pas l'innovation et l'investissement. "

Dans l'absolu, la contribution des plateformes de streaming est voulue suffisamment faible pour ne pas engendrer des répercussions notables sur les prix des abonnements. C'est dans le cadre du projet de loi de finances pour 2024 que la création de cette contribution sera confirmée.