L'assassinat du commentateur conservateur Charlie Kirk a envoyé une onde de choc bien au-delà de la sphère politique, secouant jusqu'à l'industrie du jeu vidéo. Drew Harrison, une artiste personnage senior chez Sucker Punch, studio appartenant à PlayStation, a été licenciée après avoir publié une blague sur le réseau social Bluesky.

L'affaire, confirmée par Sony, met en lumière la tension extrême qui règne en ligne et les conséquences professionnelles immédiates pour les développeurs s'exprimant sur des sujets sensibles.

Quelle est la blague qui a déclenché la polémique ?

Peu après l'annonce de la mort de Charlie Kirk, Drew Harrison a posté : "J'espère que le nom du tireur est Mario pour que Luigi sache que son frère le soutient." Cette phrase est une référence directe à Luigi Mangione, l'homme accusé du meurtre du PDG de UnitedHealthcare l'année précédente, dont le nom avait engendré de nombreux mèmes liés aux personnages de Nintendo.

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La blague a été perçue par beaucoup comme une moquerie de l'assassinat, déclenchant une vague d'indignation et une campagne de signalement auprès de son employeur, Sucker Punch et sa maison mère, Sony.

I hope the shooter’s name is Mario so that Luigi knows his bro got his back

— drew punching Nazis till I die (@imodrew.bsky.social) 11 septembre 2025 à 00:36

Comment l'entreprise a-t-elle réagi ?

La réaction a été rapide et sans appel. Dans les heures qui ont suivi, Drew Harrison a indiqué sur ses réseaux que son employeur avait été contacté. Peu après, elle annonçait son départ forcé, déclarant : "Si s'opposer au fascisme est ce qui m'a coûté le travail de mes rêves que j'ai occupé pendant 10 ans, je le referais 100 fois plus fort."

Son profil LinkedIn a été mis à jour pour indiquer la fin de son contrat en septembre 2025. Sony a ensuite confirmé officiellement à la presse que Drew Harrison n'était plus une employée de Sucker Punch, sans donner plus de détails.

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S'agit-il d'un cas isolé ?

Non, et c'est ce qui rend l'affaire particulièrement complexe. Le licenciement de Drew Harrison s'inscrit dans ce qui semble être une campagne de pression coordonnée menée par des groupes de droite.

D'autres employés de l'industrie ont été ciblés pour des commentaires similaires, notamment un artiste d'Insomniac Games (également un studio PlayStation) et plusieurs employés de Blizzard. Microsoft a d'ailleurs publié un communiqué indiquant "enquêter" sur les publications de certains de ses salariés, qualifiant de "comportement inacceptable" les commentaires "célébrant la violence".

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Cette situation met les studios dans une position délicate, entre la gestion de leur image publique, la sécurité de leurs employés face au harcèlement et la question de la liberté d'expression.

Foire Aux Questions (FAQ)

Le licenciement est-il officiellement confirmé ?

Oui. Un porte-parole de Sony a confirmé au média Kotaku que "Drew Harrison n'est plus une employée de Sucker Punch Productions". L'artiste a également mis à jour son profil LinkedIn pour refléter la fin de son contrat après 10 ans de service.

D'autres studios sont-ils concernés par cette vague de pression ?

Oui. Au moins un autre studio PlayStation, Insomniac Games, a vu l'un de ses artistes être pointé du doigt pour des publications similaires. Plus largement, Microsoft a reconnu être en train d'examiner les commentaires de "certains employés" de ses studios de jeu (notamment Blizzard) après avoir été interpellé publiquement sur X.

Les propos tenus sont-ils illégaux ?

La question est complexe et dépend des législations locales sur la liberté d'expression. Aux États-Unis, des décisions de la Cour Suprême ont par le passé protégé des commentaires jugés inappropriés sur des figures publiques. Cependant, cela n'empêche pas un employeur de prendre des mesures disciplinaires si les propos sont jugés contraires aux valeurs ou aux politiques internes de l'entreprise, surtout s'ils peuvent nuire à son image.