Pendant cinq années de suite, le système chinois Sunway TaihuLight a régné en maître dans le classement bi-annuel Top500 des supercalculateurs les plus puissants au monde. Ce règne sans partage avait pris fin en juin dernier.

Avec la mise à jour de novembre, ce n'est plus seulement un supercalculateur américain qui passe devant le supercalculateur chinois Sunway TaihuLight, mais deux.

À la première place du nouveau TOP500 (score sur le benchmark Linpack), on retrouve toujours le supercalculateur Summit qui est équipé de processeurs Power9 à 3,07 GHz avec chacun 22 cœurs, et un total de 2,4 millions de cœurs. Summit dispose de 2,8 pétaoctets de mémoire RAM et affiche une puissance de calcul à la hausse de 143,5 millions de milliards d'opérations par seconde (143,5 pétaflops).

Summit-supercalculateur

Grâce à des GPU Nvidia Tesla V100, l'équipe du laboratoire national d'Oak Ridge avait souligné que Summit est conçu sur mesure pour des applications d'intelligence artificielle. En deuxième position, c'est désormais le supercalculateur Sierra qui est également installé aux États-Unis.

Au laboratoire national de Lawrence Livermore en Californie, Sierra dispose d'une puissance de calcul aussi à la hausse de 94,6 pétaflops. Sa configuration est similaire à celle de Summit avec des processeurs Power9 d'IBM (1,57 million de cœurs) et GPU Nvidia Tesla V100, 1,38 pétaoctets de RAM.

Sierra

Le supercalculateur chinois Sunway TaihuLight est donc maintenant relégué sur la troisième marche du podium avec une puissance de calcul inchangée de 93 pétaflops. Il est équipé de processeurs Sunway SW26010 à 1,45 GHz avec 260 cœurs (processeurs fabriqués en Chine), pour un total de 10,65 millions de cœurs, 1,31 pétaoctets de mémoire RAM.

Sunway-TaihuLight

À noter que Summit et Sierra fonctionnent avec un système d'exploitation Red Hat Enterprise Linux, tandis que c'est un système d'exploitation Sunway RaiseOS 2.0.5 (également à base Linux) pour Sunway TaihuLight.

Rappelons que les supercalculateurs sont utilisés pour de la modélisation scientifique et de la simulation, la recherche dans la santé humaine, l'astrophysique, la climatologie, mais aussi pour des usages parfois militaires avec par exemple le calcul de trajectoires de missiles, parmi d'autres choses.

Dans le dernier TOP500, la Chine possède le plus grand nombre de supercalculateurs classés (229) devant les États-Unis (108). Pour la performance totale, ce sont néanmoins les USA qui se placent devant la Chine (37,6 % de la puissance du TOP500 contre 31,1 %). La France est 5e avec 18 supercalculateurs (3,1%).

À souligner par ailleurs que pour la première fois, un supercalculateur basé sur ARM a fait son entrée dans le TOP500. Il s'agit de Astra (HPE) avec une puissance de calcul de 1,5 pétaflops (classé à la 203e place).