L'Europe prend la mesure de l'importance de disposer de supercalculateurs puissants sur son sol et de ne pas rester trop dépendante des ressources et technologies étrangères.

En matière de supercalculateurs, la bataille se joue maintenant au niveau de l'exascale avec des systèmes offrant des puissances de traitement se comptant en exaflops.

Jupiter Exascale europe

Supercalculateur Exascale JUPITER

L'Europe va pouvoir compter en 2024 sur un premier supercalculateur exascale JUPITER (Joint Undertaking Pioneer for Innovative and Transformative Exascale Research) installé en Allemagne et destiné à la recherche scientifique.

Un second supercalculateur exascale pour l'Europe

Déjà, un second projet de supercalculateur exascale européen est annoncé et trouvera place cette fois en France. L'entreprise européenne EuroHPC et le consortium Jules Verne, constitué de plusieurs entités : GENCI (Grand Equipement National de Calcul Intensif), CEA (Commissariat à l'Energie Atomique) et SURF (Centre national de calcul intensif néerlandais), annoncent l'implantation du nouveau supercalculateur au TGCC (Très Grand Centre de Calcul) du CEA, à Evry.

Jules Verne EuroHPC supercalculateur exascale europe

Il sera destiné à du calcul haute performance (HPC), de la recherche ouverte et de la recherche industrielle avec la volonté de "déployer un supercalculateur Exascale de classe mondiale, basé sur des technologies matérielles et logicielles européennes" en permettant de "répondre aux grands défis sociétaux et scientifiques via la convergence à l'échelle des simulations numériques, l'analyse de données massives et l'intelligence artificielle".

Un outil essentiel pour la recherche avancée européenne

Il doit offrir pour cela une capacité de traitement de plus de 1 exaflop/s et plus de 300 pétaoctets de stockage à sa mise en service dans deux ans. Il offrira une dimension de souveraineté européenne dans la recherche de haut niveau et pourra apporter sa contribution dans de nombreux domaines :

  • modélisation fine des effets du changement climatique
  • développement de nouveaux matériaux
  • développement de solutions décarbonées
  • création de jumeaux numériques du corps humain ou de systèmes complexes
  • entraînement des prochaines intelligences artificielles génératives
  • traitement des données massives produites par différentes sources

Le supercalculateur fonctionnera ainsi en lien avec les centres d'excellence européens et les grands projets nationaux de R&D. Les coûts d'acquisition et d'exploitation sur cinq ans sont estimés à 542 millions d'euros, dont 271 millions d'euros apportés par EuroHPC et 263 millions d'euros venant du gouvernement français. D'autres pays pourront rejoindre l'initiative, contribuer et accéder à ce puissant moyen de calcul.