La nouvelle, annoncée ce vendredi 5 décembre, fait suite à une inspection menée fin novembre par les équipes de l'agence onusienne. Le constat est sans appel : le bouclier protecteur, achevé en 2019 pour sécuriser les restes du réacteur numéro quatre qui a explosé en 1986, n'est plus en mesure d'assurer sa mission.

L'Ukraine accuse la Russie d'être à l'origine de l'attaque, une allégation que Moscou rejette catégoriquement.

Quels sont les dégâts précisément constatés sur la structure ?

L'inspection de l'AIEA a révélé des dommages bien plus significatifs qu'initialement craint. L'attaque de drone a percé la toiture extérieure, créant une brèche de 15 mètres carrés. Cet impact a déclenché un incendie majeur qui a sévèrement endommagé le revêtement intérieur de l'arche, compromettant son étanchéité.

Tchernobyl

Rafael Grossi, le directeur de l'agence, a précisé que la structure a perdu sa "capacité de confinement", une fonction vitale pour empêcher la dispersion de poussières radioactives. Toutefois, un point rassurant subsiste : les structures porteuses et les systèmes de surveillance n'ont subi aucun dommage permanent. La sécurité à long terme du site dépend donc entièrement de la rapidité et de l'efficacité des réparations.

Quelles sont les implications pour la sécurité nucléaire et les prochaines étapes ?

La perte de la fonction de confinement est une épée de Damoclès. Concrètement, le dôme n'est plus une barrière infaillible contre les radiations. L'AIEA insiste sur l'urgence d'une "restauration complète" pour prévenir toute dégradation future et garantir la sûreté du site. Des réparations d'urgence ont déjà été effectuées, mais elles ne suffisent pas.

L'enjeu est colossal, et la communauté internationale se mobilise. La France a notamment promis 10 millions d'euros pour aider à la réfection de la structure, un projet initialement financé par une initiative européenne. Le sarcophage moderne, conçu pour une durée de vie de 100 ans, voit sa pérennité menacée bien plus tôt que prévu.

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Pourquoi ce site reste-t-il si sensible ?

La centrale de Tchernobyl est le symbole de la plus grave catastrophe nucléaire de l'histoire de l'humanité. L'explosion du réacteur en 1986 a contaminé une vaste partie de l'Europe et a nécessité des efforts titanesques pour contenir les matières radioactives. Le site a été brièvement occupé par les forces russes au début de l'invasion de l'Ukraine en février 2022, ravivant les craintes d'un nouvel incident.

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Le nouveau dôme de confinement, une structure métallique colossale de 108 mètres de haut, recouvre l'ancien "sarcophage" construit à la hâte à l'époque soviétique. Sa mission est de sécuriser pour un siècle les débris hautement radioactifs du réacteur. Chaque incident sur ce site est donc scruté avec une extrême attention par la communauté internationale, car les conséquences d'une nouvelle fuite seraient dramatiques.

Foire Aux Questions (FAQ)

Y a-t-il une fuite radioactive actuellement à Tchernobyl ?

Non. Malgré les dommages importants sur le dôme de protection, l'AIEA et l'ONU ont confirmé que les niveaux de radiation sur le site sont restés stables et normaux. Aucune fuite radioactive n'a été détectée suite à l'incident.

Qui est tenu responsable de cette attaque de drone ?

La situation est politiquement tendue. Les autorités ukrainiennes ont immédiatement attribué l'attaque de février à un drone lancé par la Russie. De son côté, Moscou a toujours nié toute implication dans l'attaque de la centrale nucléaire.

Quelle est la fonction exacte de cette arche protectrice ?

Cette arche, aussi appelée "Nouveau Confinement Sûr", est une structure de protection mobile géante achevée en 2019. Elle a été construite pour recouvrir et sceller l'ancien sarcophage datant de 1986, qui était devenu instable. Sa mission principale est d'isoler les restes du réacteur endommagé et d'empêcher la dissémination de matières radioactives dans l'environnement pour les 100 prochaines années.