La semaine dernière, la justice russe a ordonné le blocage de la messagerie Telegram en Russie où elle compte une dizaine de millions d'utilisateurs. Ce blocage fait suite à un conflit remontant à l'été dernier. Les services secrets russes ont demandé l'obtention de messages déchiffrés en rapport avec six numéros de téléphone, ce que Telegram a refusé.

Selon l'agence de presse russe TASS, les avocats de Telegram ont fait appel de cette décision. Dans le même temps, Interfax rapporte les propos d'un investisseur dans Telegram soulignant que la messagerie dispose d'une technologie intégrée pour un changement dynamique des adresses IP en s'appuyant sur les fonctions d'un smartphone.

Pour lui… un blocage complet paraît impossible, sans compter le recours à des VPN ou solutions proxy pour les utilisateurs. Les autorités russes n'y vont en tout cas pas avec le dos de la cuillère, au risque de dommages collatéraux avec du surblocage.

D'après un décompte relayé par Bleeping Computer, le blocage touche quelque 16 millions d'adresses IP. Les domaines et adresses IP affectés sont listés sur GitHub. Cette liste noire d'envergure est notamment une réponse à l'initiative de Telegram de s'appuyer sur des serveurs Amazon Web Services et Google Cloud pour son infrastructure et continuer d'œuvrer partiellement.

Cofondateur de l'application de messagerie sécurisée, Pavel Dourov écrit que " malgré l'interdiction, nous n'avons pas constaté une baisse significative de l'activité des utilisateurs. " Il remercie les utilisateurs russes de Telegram " pour leur soutien et fidélité ", ainsi que " Apple, Google, Amazon, Microsoft pour ne pas prendre part à la censure politique. "