Pendant que les Etats-Unis bloquent l'accès de la Chine aux dernières technologies de gravure et aux composants électroniques les plus avancées, l'Empire du Milieu peut risposter dans un domaine : l'approvisionnement en matières premières qui alimentent les puces du monde entier.

La Chine a déjà annoncé des restrictions sur les exportations de gallium et de germanium ainsi que sur la production de graphite naturel et de synthèse. Les observateurs s'attendent à ce que le pays joue de nouveau sa carte favorite : les exportations de terres rares.

Les terres rares, un moyen de pression efficace

Elles ne le sont pas tant que ça mais la Chine est très majoritairement à l'origine de son extraction, ce qui lui donne un grand moyen de pression qu'elle a d'ailleurs déjà utilisé pour des négociations à l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce).

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Tandis que les Etats-Unis ont encore durci en novembre les mesures de restriction contre l'industrie chinoise des semi-conducteurs, la Chine vient de décider en retour de limiter l'exportation de ses technologies permettant l'extraction de terres rares.

Cela devrait constituer une contrainte sur la production de cette grosse quinzaine d'éléments chimiques dont beaucoup entrent dans la composition des composants électroniques actuels dans les domaines civils comme militaires en bloquant la possibilité pour d'autres pays d'en extraire eux-mêmes.

Maintenir l'effet de dépendance de l'Occident

La Chine met en avant une question de sécurité nationale vis à vis de ces métaux stratégiques dont la demande explose avec l'essor des motorisations électriques, et alors que les Etats-Unis comme l'Europe tentent de réduire leur dépendance aux terres rares chinoises.

Pour cela, il faut développer des filières mais, sans les technologies d'extraction déjà disponibles, des années d'effort seront nécessaires pour assurer une production de terres rares conséquente sans la Chine.

L'action de la Chine intervient au moment où les Etats-Unis mènent une enquête auprès des entreprises américaines pour déterminer à quel point elles sont dépendantes de puces d'origine chinoise et préparer des plans d'action pour s'en libérer.

Source : La Tribune