Le rêve tourne au cauchemar pour le Cybertruck. Présenté comme le futur du pick-up, le véhicule futuriste de Tesla est en train de devenir le premier échec commercial retentissant de la marque.
Avec des ventes en chute libre et des usines qui tournent à seulement 10 % de leur capacité, les invendus s'accumulent sur les parkings. La solution d'Elon Musk ? Une astuce comptable qui en dit long sur l'ampleur du problème : il se vend les Cybertruck à lui-même.
À quel point les ventes du Cybertruck sont-elles mauvaises ?
Les chiffres sont brutaux. Au troisième trimestre 2025, Tesla n'a écoulé que 5 385 Cybertrucks. C'est une chute vertigineuse de 63 % par rapport à la même période en 2024. Le fiasco est d'abord industriel : alors que la marque avait annoncé une capacité de production de 250 000 unités par an, les estimations de ventes pour 2025 peinent à dépasser les 20 000. Résultat : les chaînes tournent au ralenti et les stocks d'invendus explosent.
Quelle est la "solution" imaginée par Elon Musk ?
Face à ce désastre commercial, Elon Musk a trouvé une parade. Puisque le public ne veut pas de ses Cybertrucks, ce sont ses autres entreprises qui les achèteront. Depuis plusieurs semaines, des convois de pick-up électriques ont été aperçus en direction des sites de SpaceX au Texas et des locaux de sa startup d'intelligence artificielle, xAI.
La manœuvre est simple : en faisant racheter des centaines, voire des milliers d'exemplaires par ses propres sociétés, Elon Musk peut les comptabiliser comme des "livraisons" dans les bilans de Tesla. Une astuce qui permet de gonfler artificiellement les chiffres, de masquer l'ampleur de l'échec et de rassurer, au moins temporairement, les actionnaires.
Comment cette manœuvre est-elle justifiée officiellement ?
Officiellement, l'explication est toute trouvée : SpaceX et Tesla renouvellent leur flotte de véhicules de service en remplaçant les anciens modèles thermiques par des Cybertrucks. Un ingénieur du projet a même déclaré que cela "a toujours fait partie du rêve". Si l'intention est louable, le timing et l'ampleur des commandes laissent de nombreux observateurs sceptiques, y voyant surtout une opération de sauvetage comptable.
Ces "ventes" internes tombent à pic pour Tesla, qui s'attendait à un quatrième trimestre difficile après la fin d'un crédit d'impôt fédéral. En gonflant ses livraisons, Elon Musk tente de limiter l'impact financier de ce qui ressemble de plus en plus à sa première grande erreur de jugement.
Foire Aux Questions (FAQ)
Les chiffres de vente du Cybertruck sont-ils si mauvais ?
Oui, ils sont en chute libre. Avec seulement 5 385 unités vendues au troisième trimestre 2025, les ventes ont baissé de 63 % par rapport à l'année précédente. Sur l'ensemble de l'année 2025, Tesla n'a vendu qu'un peu plus de 16 000 Cybertrucks, alors que l'usine a une capacité de production de 250 000 unités par an.
Est-ce légal pour Elon Musk de faire racheter ses propres produits ?
Il ne s'agit pas d'une pratique illégale en soi, mais elle soulève de sérieuses questions de gouvernance d'entreprise et de transparence vis-à-vis des actionnaires. En utilisant des fonds de SpaceX et xAI (qui sont des entreprises privées) pour soutenir artificiellement les résultats de Tesla (une entreprise cotée en bourse), Elon Musk mélange les genres et masque la performance réelle d'un produit.
Le reste de l'activité de Tesla est-il en difficulté ?
Pas nécessairement. Les ventes des Model 3 et Model Y ont récemment été soutenues par la fin des crédits d'impôt. Par ailleurs, Tesla continue d'innover sur d'autres fronts, comme son projet de Robotaxi, avec une expansion prévue dans des États aux conditions hivernales difficiles comme le Colorado et l'Illinois, ce qui constituera un test majeur pour sa technologie de conduite autonome.