Après avoir marqué l’industrie automobile avec ses véhicules électriques, Tesla se positionne aujourd’hui pour dynamiser le marché britannique de l’énergie.
L’objectif ? Proposer une offre d’électricité directe aux foyers, s’appuyant sur sa technologie et sa base de clients existante, pour concurrencer des géants comme Octopus Energy ou British Gas.
Vers une nouvelle ère de l’électricité domestique britannique
Tesla a déposé, le 25 juillet, une demande de licence auprès du régulateur britannique Ofgem via sa filiale Tesla Energy Ventures. Si cette demande aboutit, le lancement de Tesla Electric pourrait intervenir dès cette année, permettant à la marque d’élargir son terrain de jeu du transport à la fourniture d’électricité domestique.
Le projet vise prioritairement les propriétaires de véhicules électriques et de Powerwall, ces batteries domestiques capables de stocker l’énergie solaire ou l’électricité du réseau à moindre coût.
Actuellement, plus de 250 000 véhicules électriques Tesla circulent au Royaume-Uni tandis que des dizaines de milliers de Powerwall sont déjà installés sur le territoire.
Cette base technologique offre à Tesla une porte d’entrée privilégiée, potentiellement synonyme d’économies sur la facture énergétique grâce à une gestion intelligente de l’énergie stockée et consommée.
Une stratégie inspirée du succès texan
Ce modèle, déjà testé au Texas depuis 2022, fonctionne sur un principe simple : l’utilisateur recharge son véhicule électrique à prix réduit lors de plages tarifaires avantageuses.
Mieux, ceux équipés de Powerwall peuvent revendre leur surplus d’électricité ou d’énergie stockée, contribuant à la création d’une « centrale électrique virtuelle » où chaque maison devient un maillon actif du réseau.
Dans ce système, le client optimise ses ressources, tout en aidant à réguler les fluctuations des énergies renouvelables (vent, solaire) qui dépendent des conditions climatiques ou de la variation de la demande.
Cette flexibilité, incarnée par le logiciel Autobidder, fait de Tesla bien plus qu’un simple fournisseur : la marque aspire à devenir orchestrateur d’un cercle vertueux autour de l’énergie décentralisée.
Quels impacts pour les consommateurs britanniques ?
En intégrant ses produits phares (voitures, batteries, chargeurs à domicile), Tesla promet aux utilisateurs la possibilité de réduire leur facture et de mieux contrôler leur consommation.
Une nouveauté réside aussi dans le développement du « vehicle-to-home », où la batterie du véhicule peut temporairement alimenter la maison, transformant ainsi le parc automobile en réserve autonome d’énergie.
La marque vise d’abord ceux déjà séduits par ses technologies, mais rien n’indique pour l’instant quelle serait l’offre exacte ou le système de tarification au Royaume-Uni.
Entre ambitions et obstacles : le défi du marché britannique
Tesla bénéficie d’atouts considérables, mais la route n’est pas dépourvue d’embûches. La demande d’autorisation auprès d’Ofgem peut s’étendre sur neuf mois, avec des contraintes renforcées depuis la crise des énergie de 2021.
D'autre part, la marque affronte une baisse marquée de ses ventes de véhicules, avec une chute de 60% au Royaume-Uni en juillet (ça ne va pas fort non plus en Europe), sous la pression de la concurrence chinoise et de controverses liées à Elon Musk.
Malgré ces turbulences, Tesla mise sur la verticalisation de ses activités pour séduire un public à la recherche d’indépendance énergétique et de flexibilité. En se projetant sur le créneau du marché de l’électricité britannique, la marque confirme sa volonté de bâtir un écosystème complet, solidaire et potentiellement réplicable à l’échelle mondiale.