La promesse, formulée par Elon Musk en 2016, d'une traversée des États-Unis en Tesla 100 % autonome d'ici fin 2017 est devenue une sorte d'arlésienne dans le monde de la tech.

Près d'une décennie plus tard, deux influenceurs et actionnaires de la marque, convaincus de l'imminence de cette révolution, ont décidé de prendre les devants. Leur tentative de rallier la Californie à la Floride en mode "Full Self-Driving" (FSD) s'est soldée par un fiasco retentissant, ravivant brutalement le débat sur la maturité et la fiabilité réelles de la conduite autonome de Tesla.

influenceurs Tesla

Quelle était leur ambition et comment a-t-elle tourné court ?

Le projet était aussi simple qu'ambitieux : un trajet de San Diego à Jacksonville, d'un océan à l'autre, sans jamais toucher le volant d'une Tesla Model Y équipée de la dernière version du logiciel Full Self-Driving. Mais l'épopée a viré au cauchemar avant même d'avoir quitté la Californie.

Lancé sur l'autoroute, le véhicule n'a pas su identifier un débris routier pourtant parfaitement visible. Comme le montre leur propre vidéo, le passager repère l'obstacle plusieurs secondes avant l'impact, mais le conducteur, les mains ostensiblement loin du volant, ne reprend le contrôle qu'une fraction de seconde trop tard. Le choc, violent, met fin au voyage après seulement 96 kilomètres.

Quelles sont les conséquences et que révèle cet accident ?

Le bilan matériel est lourd : suspension endommagée, biellette de barre stabilisatrice cassée et une cascade d'alertes au tableau de bord. La voiture est immobilisée.

L'échec est cuisant, couvrant à peine 2,5 % du parcours prévu. Cet incident est surtout un rappel brutal de la réalité que le marketing agressif de Tesla tend à occulter : le FSD, malgré son nom trompeur, reste une assistance à la conduite de niveau 2. Il exige légalement et techniquement une vigilance de tous les instants et la capacité pour le conducteur de reprendre le contrôle immédiatement, ce que cette tentative de démonstration a tragiquement ignoré.

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Est-ce un échec isolé ou le symptôme d'un problème plus profond ?

Loin d'être un simple fait divers, cet accident illustre parfaitement le défi immense que représente la conduite autonome. Il matérialise ce qu'Elon Musk lui-même appelle la "marche des 9", cette difficulté exponentielle à atteindre les derniers 0,001 % de fiabilité pour gérer l'infinie complexité du monde réel. Un simple débris sur la route, un scénario anodin, reste le talon d'Achille de la technologie.

Alors que des concurrents comme Waymo semblent avoir une approche plus prudente et progressive, cet accident public démontre que la route vers une autonomie totale est encore longue et semée d'embûches, bien plus que ne le laissent croire les discours triomphalistes.

Tesla FSD conduite autonome

Foire Aux Questions (FAQ)

Le "Full Self-Driving" de Tesla est-il un vrai système de conduite autonome ?

Non. Malgré son nom, le FSD est classé comme un système d'assistance à la conduite de niveau 2 sur l'échelle de l'autonomie. Il nécessite que le conducteur reste attentif, les mains sur le volant et prêt à reprendre le contrôle à tout moment. Il ne s'agit en aucun cas d'un "robotaxi".

Le conducteur est-il légalement responsable en cas d'accident avec le FSD ?

Oui, absolument. Les conditions d'utilisation de Tesla sont très claires sur ce point : le conducteur est et demeure le seul responsable légal du véhicule, même lorsque les assistances à la conduite sont activées. Le fait de ne pas avoir les mains sur le volant constitue une violation de ces conditions.

Cet accident va-t-il retarder le développement du FSD ?

Probablement pas directement le développement technique, car Tesla collecte en continu les données de sa flotte pour améliorer ses algorithmes. Cependant, ce type d'échec très médiatisé a un impact négatif sur la perception du public et pourrait inciter les régulateurs à un contrôle plus strict de ces technologies, ce qui pourrait indirectement ralentir leur déploiement à grande échelle.