Une vidéo virale diffusée sur Reddit a récemment capturé un chauffeur de sécurité Tesla endormi au volant d'un Robotaxi à San Francisco. Cet incident met en lumière le décalage persistant entre les ambitions de conduite autonome complète affichées par l'entreprise et la réalité réglementaire californienne, qui impose toujours une supervision humaine constante pour ce type de véhicule.

Pour comprendre la gravité de l'incident, il est crucial de saisir le cadre légal qui régit actuellement les véhicules autonomes. Contrairement au Texas où la réglementation est plus souple, la Californie impose des normes strictes pour les tests sur route publique.

Les opérateurs qui ne disposent pas encore des permis pour une autonomie de niveau 4, comme c'est le cas ici, doivent obligatoirement maintenir un opérateur humain derrière le volant.

Un flagrant délit capturé en vidéo

L'affaire a éclaté lorsqu'un utilisateur de Reddit a partagé une vidéo inquiétante capturée lors d'un trajet à San Francisco. Les images montrent distinctement le superviseur, censé garantir la sûreté du véhicule, la tête basse et les yeux clos pendant que la voiture naviguait dans le trafic.

Tesla Robotaxi chauffeur securite assoupissement

Selon le témoin, l'employé s'est assoupi à au moins trois reprises durant la course, ne réagissant qu'aux alertes sonores du système de surveillance. Ce relâchement de l'attention soulève des interrogations légitimes sur la rigueur des protocoles de formation imposés aux employés chargés de superviser ces technologies en développement....et peut-être aussi sur la gestion des temps de repos.

Une disparité réglementaire aux conséquences concrètes

Cette situation illustre parfaitement la complexité d'opérer une flotte de véhicules autonomes à travers différents États américains. Alors qu'à Austin, les superviseurs peuvent s'installer sur le siège passager, la réglementation californienne exige qu'ils soient assis à la place du conducteur, prêts à reprendre les commandes à la moindre anomalie.

Tesla Robotaxi

Cette contrainte transforme le rôle de superviseur en une tâche particulièrement monotone, propice à la baisse de vigilance. C'est pourtant cette présence humaine qui constitue le dernier rempart de sécurité exigé par le Department of Motor Vehicles de Californie pour les entreprises n'ayant pas encore prouvé la fiabilité totale de leurs algorithmes.

Les limites du système de surveillance conducteur

L'incident met également en exergue le fonctionnement du système de surveillance de l'attention, conçu pour détecter la somnolence ou la distraction. Si le dispositif a fini par réveiller l'employé grâce à ses avertissements sonores, les critiques soulignent qu'il aurait dû intervenir bien plus tôt, avant que la tête de l'opérateur ne s'effondre totalement.

Le fait qu'un conducteur puisse s'endormir plusieurs fois sur un même trajet suggère que les garde-fous actuels, bien qu'actifs, manquent peut-être de réactivité face à la fatigue extrême.

Face à ces révélations, l'absence de réponse officielle immédiate de la part du constructeur laisse planer un doute sur les mesures correctives qui seront adoptées.

Il reste à voir comment les autorités californiennes, déjà prudentes vis-à-vis du déploiement des véhicules autonomes, réagiront à cette preuve visuelle d'une faille dans la chaîne de supervision humaine.