Contre toute attente, le constructeur Tesla annonce avoir livré 497 099 véhicules au au troisième trimestre 2025, dépassant largement le consensus des analystes. Cette performance, en hausse de 7% sur un an, est largement portée par une ruée des consommateurs américains pour profiter d'un crédit d'impôt avant son expiration. Un répit qui soulève cependant des questions sur la durabilité de cette croissance.

Le constructeur de véhicules électriques Tesla a publié ses résultats de production et de livraison pour le troisième trimestre 2025, créant la surprise. Avec près de 500 000 unités écoulées, la firme d'Elon Musk a non seulement dépassé les estimations les plus optimistes, mais a aussi inversé une tendance baissière qui durait depuis deux trimestres.

Un rebond porté par une incitation fiscale américaine

Le principal moteur de cette performance inattendue réside aux États-Unis. La fin programmée du crédit d'impôt fédéral de 7 500 dollars au 30 septembre a provoqué un afflux de commandes de dernière minute. De nombreux acheteurs ont anticipé leur achat pour bénéficier de l'avantage fiscal, gonflant artificiellement les chiffres du trimestre.

Cette hausse de 7% par rapport aux 462 890 véhicules livrés à la même période en 2024 met fin à une série de baisses notables, notamment un plongeon de 13% enregistré au premier trimestre de l'année.

L'Europe reste un terrain miné

Si le marché américain a offert une bouffée d'air frais, la situation en Europe reste bien plus complexe. Les prises de position politiques controversées d'Elon Musk ont eu un impact tangible et mesurable sur les ventes, avec des chutes ayant atteint jusqu'à 40% dans plusieurs pays européens.

Le Vieux Continent demeure un défi de taille pour la marque. Tesla doit y affronter une concurrence féroce de la part des constructeurs historiques locaux, mais aussi des nouveaux acteurs chinois, comme BYD, qui gagnent rapidement des parts de marché. Les résultats financiers complets du trimestre, attendus plus tard ce mois-ci, seront scrutés de près pour évaluer l'impact de ces dynamiques sur la rentabilité globale.

Production, stocks et l'équation du quatrième trimestre

Sur le plan industriel, les chiffres révèlent une production de 447 450 véhicules pour un total de 497 099 livraisons. Cet écart significatif de près de 50 000 unités montre que l'entreprise a brillamment réussi à écouler une grande partie de l'inventaire accumulé au premier semestre, un signal très positif pour sa gestion des stocks.

Cependant, le plus dur reste probablement à venir. Le quatrième trimestre s'annonce comme un véritable test, une grande partie de la demande ayant été aspirée par le troisième trimestre.

Tesla devra faire face à un choix cornélien : maintenir les volumes de livraison, quitte à sacrifier ses marges avec de nouvelles baisses de prix, ou préserver sa rentabilité au risque de voir ses chiffres de vente chuter à nouveau face à la concurrence.