La marque Tesla a connu des jours meilleurs. Le pionnier des véhicules électriques qui semblait encore incontournable il y un an a beacoup perdu de sa superbe depuis.
Son dirigeant Elon Musk avait certes annoncé une année un peu particulière faute de nouveaux modèles (en dehors du restylage des Model 3 et Y) pour relancer les ventes et alors que la concurrence chinoise s'est fortement intensifiée.
Mais le virage vers la voiture autonome et le désintérêt affiché pour l'électrique affiché par son patron, accaparé par l'intelligence artificielle et les robots humanoïdes, puis son raprochement trumpiste ont fortement perturbé l'image de marque de Tesla, remettant sur la table l'hypothèse d'une mise à l'écart d'Elon Musk pour retrouver de la sérénité.
Tesla Model Y Juniper
Tandis que les ventes en Europe s'effondrent et qu'il devient presque mal vu pour certains de posséder une Tesla alors que Musk secoue la fonction publique au sein du DOGE et multiplie les controverses par ses propos et ses attitudes, le chamboulement de l'économie par Donald Trump joue aussi contre l'entreprise.
Les différentes mesures et la destruction des alliances créent de l'incertitude économique et les investisseurs commencent à redouter une récession, faisant chuter les grandes places boursières.
Sévère correction lundi face à la crainte d'une récesssion
Tesla, en plus d'un effritement de sa capitalisation lié à la perte de confiance provoquée par les agissements d'Elon Musk, suit le recul des grandes valeurs technologiques et a perdu très gros ce lundi.
Son cours a chuté de plus de 15% à la Bourse de New York, ramenant son cours à 241,30 dollars et réduisant sa capitalisation de 130 milliards de dollars en une séance.
Depuis décembre et le début d'une chute sans fin, cette valorisation de Tesla a été divisée par deux, effaçant quelque 800 milliards de dollars. C'est la plus forte baisse parmi les grandes valeurs de la high-tech américaine qui a été elle aussi secouée en Bourse , avec des cours perdant entre 3 et 5%.
Outre le recul des ventes en Europe, Tesla doit affronter aussi un effondrement (presque -50%) de ses ventes en Chine, qui est pourtant le marché mondial le plus dynamique pour les ventes de voitures électriques.
Elon Musk, de visionnaire à problématique
La présence d'Elon Musk à la tête de Tesla est plus que jamais devenue problématique mais cela ne date pas d'hier. Sa présence à la tête de nombreuses entreprises et sa nouvelle occupation au sein du DOGE ont régulièrement fait craindre qu'il n'ait plus assez de temps pour s'occuper de Tesla.
Son désintérêt pour l'électrique au profit de l'autonome et le fait que Donald Trump ne souhaite pas promouvoir l'électrique et appelle au contraire à un retour en force du thermique créent également des tiraillements.
S'attaquer à la valorisation de Tesla, c'est aussi toucher à la fortune personnelle du milliardaire. De 428 milliards de dollars estimée en décembre 2024, elle est actuellement redescendue à 359,5 milliards de dollars en ce mois de mars.
En attendant de nouveaux véhicules électriques cette année pour renouveler ses gammes, il reste à voir si la stratégie des voitures autonomes avec le Tesla Cybercab aura seulement le temps de pouvoir exister. De nombreux doutes persistent sur la capacité à mettre en place des systèmes de conduite autonome suffisamment performants et rentables pour accomplir le rêve de l'homme d'affaires pressé.
Et pour l'anecdote, Donald Trump vient d'annoncer, après l'énorme chute de Tesla en Bourse, vouloir acheter un véhicule électrique Tesla "en signe de confiance et de soutien à Elon Musk". Pas sûr que cela suffise à relancer le constructeur...