Depuis belle lurette, Mozilla s'est désengagé du développement du projet Thunderbird qui a évolué vers un projet entièrement communautaire. Fin 2015, il a été clairement décidé que le développement de ce client de messagerie (email et messagerie instantanée) devait être découplé de Firefox.
Pour Mozilla, qui est la filiale commerciale de la Fondation Mozilla, Thunderbird n'avait plus le potentiel de jouer un rôle clé en matière d'innovation et d'avenir, d'où la nécessite de donner la priorité à Firefox et ne plus allouer de ressources parmi les ingénieurs.
Néanmoins, la Fondation Mozilla a continué de jouer un rôle d'hôte juridique et fiscal pour le projet Thunderbird... et continuera finalement de le faire. Un temps évoquées, les pistes d'une reprise et d'un nouveau lieu d'hébergement ne sont plus d'actualité.
Parmi des repreneurs potentiels, les noms de The Document Foundation (LibreOffice), The Software Freedom Conservancy, Public Interest ou encore GNOME ont circulé, voire la création d'une Fondation Thunderbird.
Au sein de la Fondation Mozilla, Thunderbird sera une entité avec un fonctionnement indépendant. Le Thunderbird Council - qui a notamment su récolter des dons auprès d'utilisateurs - gérera tout l'aspect opérationnel et l'infrastructure. Actuellement, Thunderbird revendique 25 millions d'utilisateurs.
À moyen terme, Thunderbird va demeurer une application basée sur le moteur de rendu Gecko. Pour autant, plusieurs technologies sur lesquelles s'appuient Thunderbird sont en cours d'abandon comme par exemple XUL. Rappelons ainsi que Firefox va bientôt totalement délaisser les extensions utilisant XUL pour se tourner exclusivement vers les WebExtensions. Sans compter la modernisation en cours de Gecko avec Quantum.
Sur le long terme, Thunderbird devra nécessairement donc suivre. " Le plan à long terme consiste à migrer notre code vers les technologies Web, mais cela prendra du temps, du personnel et de la préparation ", écrit Philipp Kewisch de Mozilla.