La sonde chinoise Tianwen-2 a capturé une image d'elle-même avec la Terre en arrière-plan, à 43 millions de kilomètres. En route vers l'astéroïde Kamo'oalewa, un quasi-satellite de notre planète, cette mission vise à collecter des échantillons avant de poursuivre son périple vers une comète lointaine, affirmant ainsi les ambitions de la Chine dans la conquête spatiale.

Tianwen 2 selfie Terre

La sonde spatiale chinoise Tianwen-2, lancée en mai 2025, progresse sans encombre vers sa première destination. L'Administration Spatiale Nationale Chinoise (CNSA) a publié une photographie prise par la caméra de la sonde, montrant l'engin lui-même, sa capsule de retour blanche et le drapeau national, avec la Terre comme un point bleu lumineux à une distance vertigineuse de 43 millions de kilomètres.

Une mission double aux objectifs audacieux

L'objectif principal de Tianwen-2 est d'atteindre l'astéroïde 2016 HO3, mieux connu sous le nom de Kamo'oalewa. Ce petit corps céleste, d'un diamètre estimé entre 40 et 100 mètres, n'est pas un astéroïde ordinaire. Il s'agit d'un "quasi-satellite" de la Terre, un compagnon orbital qui pourrait bien être un fragment de notre propre Lune, éjecté lors d'un impact colossal il y a longtemps.

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La sonde devrait arriver à destination en juillet 2026 pour y mener des analyses approfondies avant de prélever de précieux échantillons.

Comment se déroulera le retour des échantillons ?

Après avoir collecté les précieuses matières à la surface de Kamo'oalewa, la sonde entamera son retour vers la Terre. Prévue pour la fin de 2027, la manœuvre est particulièrement délicate : Tianwen-2 larguera une capsule contenant les échantillons, qui devra survivre à une rentrée atmosphérique à haute vitesse pour être récupérée au sol. L'analyse de ces roches pourrait alors livrer des indices cruciaux sur la formation du système solaire et valider, ou non, l'hypothèse de l'origine lunaire de l'astéroïde.

Et après ? Un périple vers les confins du système solaire

Mais la mission ne s'arrêtera pas là, loin de là. Une fois la capsule livrée avec succès, Tianwen-2 utilisera l'assistance gravitationnelle de la Terre pour être propulsée sur une nouvelle trajectoire, vers une seconde cible bien plus lointaine. Il s'agira de la comète 311P/PANSTARRS, située dans la ceinture d'astéroïdes principale, entre Mars et Jupiter.

Ce rendez-vous exceptionnel, prévu aux alentours de 2035, témoigne de la complexité et de l'endurance de ce programme d'exploration.

Ce selfie n'est donc pas qu'une simple image de communication. Il est le marqueur d'une ambition qui, mission après mission, de Chang'e-5 à Tianwen-1 sur Mars, positionne la Chine comme une puissance incontournable de l'exploration spatiale. En opérant de manière de plus en plus autonome sur l'échiquier cosmique, Pékin trace sa propre voie vers les étoiles, laissant planer le suspense sur les découvertes que ces échantillons inédits pourraient révéler.