Avec la publication de l'édition 2023 de son rapport sur l'état de l'internet en France, l'Arcep note que le trafic entrant à l'interconnexion vers les principaux FAI (Bouygues Telecom, Free, Orange et SFR) a augmenté de 21,54 % entre fin 2021 et fin 2022. Il atteint 43,2 Tbit/s.

Ce trafic provient à environ 49,5 % (21,4 Tbit/s) des liens de transit, 48,5 % (20,9 Tbit/s) du peering privé et 2 % (0,9 Tbit/s) du peering public.

Le transit est la bande passante vendue par un opérateur à un opérateur client, dans le cadre d'un service contractuel et payant pour accéder à la totalité de l'internet. Le peering est un échange de trafic entre deux pairs. Un lien de peering est gratuit ou payant pour celui qui envoie le plus de trafic. Le peering est privé pour une interconnexion directe entre deux opérateurs.

Près de 20 % du trafic internet pour Netflix

54,3 % du trafic vers les clients des principaux FAI provient de cinq acteurs. Il s'agit de Netflix, Google, Akamai, Meta et Amazon. Le reste du trafic émane d'une grande variété d'acteurs qui s'interconnectant aux FAI.

Akamai est un important opérateur de transport de type CDN (Content Delivery Network), avec des infrastructures pour optimiser le trajet d'acheminement des contenus. Les données sont dupliquées de manière dynamique sur des serveurs pour être au plus près de l'utilisateur final.

Source image : Arcep

Reste que le géant du streaming vidéo Netflix représente à lui seul 19,7 % du trafic vers les clients des principaux FAI en France. C'est un taux de 10,5 % pour Google, 8,9 % pour Akamai, 8,2 % pour Meta et 7 % pour Amazon.

L'explosion du trafic vidéo

Reprenant un chiffre du cabinet Sandvine, l'autorité de régulation des télécoms souligne qu'à l'échelle mondiale, le trafic IP transitant sur les réseaux de communications était composé pour 65,93 % de trafic vidéo en 2022.

De quoi donner du grain à moudre sur la question récurrente d'une contribution d'acteurs comme les géants du streaming au financement des infrastructures réseau.