Le carnet de chèques s'ouvre pour le nettoyage de l'espace. La startup aérospatiale TransAstra vient de sécuriser 5 millions de dollars (2.5M$ de la NASA et 2.5M$ de privé). L'objectif : financer le "Capture Bag", un sac gonflable géant, et le faire passer de 1 mètre à 10 mètres.

Un prototype de 1m vient d'être testé avec succès sur l'ISS (Station Spatiale Internationale). La version 10m doit s'attaquer au problème le plus urgent de l'espace, mais vise un but bien plus grand.

D'abord nettoyer, ensuite miner ?

C'est la stratégie. L'orbite terrestre est une poubelle. Le "Capture Bag" de 10m est conçu pour s'attaquer aux gros débris (satellites morts, étages de fusées) qui menacent tout, des missions habitées aux constellations de satellites. C'est un danger réel, le fameux "Syndrome de Kessler" (une cascade de collisions).

Ce sac léger (kevlar, aluminium) peut envelopper ces objets pour les désorbiter ou les recycler. C'est la mission qui intéresse la NASA et l'US Space Force, et qui paye les factures. Mais ce n'est que la première étape.

L'objectif final reste la ruée vers l'or ?

Joel Sercel, PDG de TransAstra, le dit clairement : le nettoyage de débris est un "réducteur de risque" pour la vraie mission : le minage d'astéroïdes. Le sac de 10m est calibré pour capturer des petits astéroïdes (jusqu'à 100 tonnes).

"Nous prévoyons d'aller chercher le premier en 2028", affirme Sercel. L'idée n'est pas de ramener les métaux sur Terre, mais de les traiter là-haut pour "fomenter une vraie révolution industrielle dans l'espace".

Est-ce plus réaliste que les tentatives précédentes ?

Le cimetière des startups de minage est plein (Planetary Resources, Deep Space Industries...). Mais TransAstra a une approche différente. Sercel (ex-Caltech) a levé 27M$ au total et brevette sa techno (21 brevets). L'entreprise maîtrise 4 étapes : détecter (avec son propre réseau de télescopes "Sutter"), capturer (le sac), déplacer et traiter.

Leur force est de financer le rêve (minage) avec le besoin (nettoyage). L'approche "low-tech" du sac, robuste et polyvalente, est aussi vue comme un atout majeur par rapport à des bras robotiques complexes. Le test du 1m, passé du "croquis au vol en 7 mois", a prouvé leur agilité.

Foire Aux Questions (FAQ)

C'est quoi ce test sur l'ISS ?

Un modèle de 1m du "Capture Bag" a été livré à l'ISS. Il a été testé (fin septembre/début octobre 2025) dans le sas, en microgravité et sous vide, pour valider le design de la structure gonflable avant de passer à l'échelle supérieure de 10m.

Pourquoi ce sac est-il innovant ?

Sa force est sa polyvalence. Contrairement à un bras robotique complexe, ce sac gonflable peut sécuriser des objets de formes, de tailles et de dynamiques de rotation différentes. C'est crucial pour des débris ou des astéroïdes non-coopératifs.

D'où vient l'argent de TransAstra ?

La société a levé environ 27 millions de dollars au total. 15 millions proviennent de contrats publics (NASA, US Space Force) et 12 millions de capital-risque privé. Ce nouveau financement de 5M$ est un partenariat 50/50 entre la NASA et des investisseurs privés.