L'exoplanète Trappist-1e, longtemps vue comme une candidate idéale pour la vie, voit son statut remis en cause. De nouvelles études basées sur les données du télescope James Webb suggèrent que les indices de méthane détectés proviendraient de son étoile, une naine rouge active, et non de la planète.

L'existence même d'une atmosphère est désormais incertaine, douchant les espoirs d'habitabilité.

Située à 39 années-lumière, Trappist-1e est une planète rocheuse de taille terrestre orbitant dans la « zone habitable » de son étoile, une naine rouge ultra-froide.

Cette position idéale laissait espérer la présence d'eau liquide en surface, une condition jugée essentielle à l'apparition de la vie. Mais cette possibilité repose sur une hypothèse fondamentale : la présence d'une atmosphère.

Un signal de méthane trompeur

Les observations menées avec le télescope spatial James Webb avaient initialement détecté de faibles indices de méthane lors du passage de la planète devant son étoile. Cette découverte avait logiquement suscité un vif intérêt dans la communauté scientifique, le méthane pouvant être un biomarqueur potentiel.

Systeme-Trappist-1

Cependant, des analyses plus poussées, basées sur des simulations et l'étude de quatre transits planétaires, ont abouti à une conclusion décevante. Selon les chercheurs, le signal de méthane est plus probablement du « bruit » généré par l'étoile Trappist-1 elle-même, plutôt qu'une véritable signature atmosphérique. L'implacable réalité scientifique vient ainsi tempérer les attentes.

L'étoile, principale source de confusion

Contrairement à notre Soleil, une naine jaune relativement stable, Trappist-1 est une naine rouge ultra-froide. Sa température de surface, significativement plus basse, permet à des molécules de gaz, dont le méthane, d'exister dans sa propre atmosphère stellaire, ce qui complique grandement les analyses.

Trappist 1e exoplanete atmosphere detection

Cette particularité rend la distinction entre les signaux de l'étoile et ceux d'une éventuelle atmosphère planétaire extrêmement complexe. De plus, l'activité de l'étoile, qui émet de fréquentes et puissantes éruptions, peut non seulement éroder les atmosphères des planètes les plus proches, mais aussi brouiller les données recueillies par les instruments.

Quel avenir pour la recherche ?

Les scientifiques écartent désormais l'hypothèse d'une atmosphère riche en hydrogène pour Trappist-1e et jugent peu probable un scénario de type Titan, la lune de Saturne.

Même une fine atmosphère de dioxyde de carbone, comme sur Mars, est « faiblement défavorisée » par les modèles actuels.

Pour autant, le dossier n'est pas clos. La communauté scientifique insiste sur le fait que ces résultats ne prouvent pas l'absence définitive d'atmosphère, mais soulignent simplement le besoin criant de données supplémentaires.

L'avenir de la recherche repose sur de futures missions, comme Pandora de la NASA, et des techniques d'observation affinées qui permettront, peut-être, de trancher cette fascinante question et déterminer si le système Trappist reste un candidat pour la recherche d'habitabilité d'une exoplanète et par extension pour la recherche de l'existence d'une vie extraterrestre.