Les trous de ver sont des objets prédits dans les théories astrophysiques qui sont censés relier deux régions de l'espace-temps et qui pourraient constituer des "raccourcis" entre deux zones très éloignées.

La science-fiction s'est largement emparée de cette idée pour imaginer des voyages interplanétaires à des vitesses supraluminiques ou des déplacements dans le temps. Il existerait différents types de trou de ver (infranchissable, franchissable dans un seul sens ou dans les deux sens) et ils sont généralement associés aux trous noirs et à une contrepartie en sortie : les trous blanc.

Les trous de ver sont l'une des conséquences possibles des équations de la théorie de la relativité générale d'Einstein et d'un espace-temps non figé pouvant se replier et s'interconnecter pour former des raccourcis.

Des trous de ver pas si différents des trous noirs ?

Selon certaines théories, les trous engloutiraient la matière d'un côté et la libérerait de l'autre côté du trou de ver par l'intermédiaire d'un trou blanc. La quantité d'information encodée dans la matière en entrée est-elle préservée en sortie ? C'est l'une des multiples questions dont la réponse permettra peut-être un jour d'imaginer des voyages très lointains qui demanderaient autrement des millions ou des milliards d'années même à la vitesse de la lumière.

Des scientifiques de l'Université de Sofia (Bulgarie) ont tenté des modélisations de tels trous de ver, notamment en ce qui concerne le rayonnement électromagnétique des particules à leur entrée, en les imaginant comme des anneaux de fluide magnétisé.

Le comportement particulier des particules à leur approche pourrait servir de signature et les chercheurs suggèrent d'après leur modélisation que les trous de ver pourraient dans certains cas ressembler fortement à des trous noirs, avec des profils de polarisation très proches.

Les trous de ver déjà observés sans le savoir ?

De fait, des trous de ver auraient donc pu être observés dans l'Univers, sortant ainsi du champ purement théorique, mais confondus avec un trou noir normal, expliquent-ils dans leur étude publiée dans la revue Physical Review D.

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Trou noir M87*...ou entrée d'un trou de ver ?

L'équipe suggère même que le trou noir au centre de notre galaxie, Sagittarius A*, pourrait être en fait l'entrée d'un trou de ver, de même que le trou noir M87* de la galaxie Messier 87, observé en 2019 par l'Event Horizon Telescope.

Cette théorie a déjà été évoquée précédemment il y a plusieurs années. Il reste évidemment très difficile de la valider actuellement et il faudra sans doute du temps avant de pouvoir ne serait-ce que vérifier l'hypothèse de l'existence de trous de ver à la signature magnétique très proche de celles des trous noirs.

Source : Science Alert