Donald Trump a signé un décret lançant la Mission Genesis, une initiative majeure visant à unifier les données scientifiques fédérales et les supercalculateurs. L'objectif est d'utiliser l'intelligence artificielle pour accélérer radicalement les découvertes dans des domaines critiques comme l'énergie, la sécurité nationale et la santé, en s'appuyant sur des partenariats public-privé.
Le président Donald Trump a officialisé par décret le lancement d'un ambitieux programme fédéral. Baptisée Genesis Mission, cette initiative vise à créer une plateforme d'intelligence artificielle intégrée pour exploiter les gigantesques ensembles de données scientifiques détenus par le gouvernement américain. L'enjeu est de taille : transformer en profondeur la recherche et accélérer les percées scientifiques à une cadence inédite.
Une centralisation des ressources sans précédent
Le projet s'articule autour de la création d'une American Science and Security Platform, placée sous l'égide du secrétaire à l'Énergie, Chris Wright. Cette structure centralisera les infrastructures de calcul et les jeux de données indispensables à l'entraînement des modèles d'IA les plus avancés.
La mission consiste à abattre les silos pour offrir aux chercheurs un accès unifié aux ressources informatiques et aux informations jusqu'ici dispersées, un véritable gisement de données. L'effort est décrit par l'administration comme étant comparable en ambition et en urgence au projet Manhattan (qui avait permis de concevoir la bombe nucléaire durant la Seconde Guerre Mondiale).
Des partenariats public-privé au cœur du dispositif
Le décret ouvre clairement la voie à une collaboration accrue avec le secteur privé. Les entreprises spécialisées en IA, les universités de renom et les 17 laboratoires nationaux sont appelés à unir leurs forces pour bâtir cet écosystème d'innovation.
Des géants technologiques comme Nvidia, AMD, HPE ou encore Dell ont déjà manifesté leur intérêt ou sont impliqués dans des projets visant à fournir des capacités de supercalcul de nouvelle génération.
Cette synergie est vue comme la clé pour transformer des décennies d'investissements publics en avancées concrètes et rapides.
Quels objectifs concrets pour la "Genesis Mission" ?
L'administration a défini des domaines d'application prioritaires pour concentrer les efforts. Michael Kratsios, conseiller scientifique du président et pilote de l'initiative, a souligné que le but est d'automatiser et d'accélérer l'ensemble du processus de recherche, de la conception d'expériences à la modélisation prédictive.
Les secteurs ciblés sont d'une importance stratégique : la biotechnologie pour de nouvelles thérapies, les matériaux critiques, la fusion et la fission nucléaire, ou encore la robotique avancée et les semi-conducteurs. L'ambition affichée est de réduire les cycles de découverte de plusieurs années à quelques jours, voire quelques heures.
Si l'initiative s'appuie sur des programmes existants comme le National Artificial Intelligence Research Resource (NAIRR), son financement à long terme reste une question en suspens.
L'administration compte sur les ressources déjà allouées, mais un soutien accru du Congrès pourrait s'avérer nécessaire pour concrétiser cette vision. Parallèlement, le défi énergétique posé par la consommation électrique des centres de données reste un enjeu majeur à surveiller pour la viabilité du projet.