Une décision de justice a secoué la Tunisie. Âgé de 56 ans et détenu depuis janvier 2024, Saber Chouchane a été condamné à la peine capitale pour des publications sur Facebook critiques à l'égard du président Kaïs Saïed.

Un article du Code pénal et une loi sur la cybercriminalité

La condamnation s'appuie principalement sur un article du Code pénal tunisien qui punit de mort tout " attentat ayant pour but de changer la forme du gouvernement ". Les juges ont également invoqué une loi sur la cybercriminalité.

Les publications, postées sur un compte Facebook intitulé " Kaïs le misérable ", ont été jugées comme une incitation à la violence et une insulte au président, bien qu'elles n'aient eu qu'une portée limitée avec seulement quelques centaines d'abonnés.

Le profil de l'homme condamné

Loin d'être un opposant politique influent, l'homme est décrit comme un citoyen ordinaire et à l'éducation limitée. Père de trois enfants, il souffre d'un handicap permanent suite à un accident du travail.

" Nous sommes une famille qui souffre de la pauvreté, et maintenant l'oppression et l'injustice se sont ajoutées à la pauvreté ", a déclaré le frère de Saber Chouchane.

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Une liberté d'expression en péril  ?

Ce verdict est largement perçu comme une tentative délibérée d'instaurer la peur parmi les critiques du président Kaïs Saïed, qui a pris les pleins pouvoirs en 2021 en dissolvant le Parlement.

La plupart des leaders de l'opposition sont déjà emprisonnés, et le jugement marque une nouvelle escalade dans la répression de la liberté d'expression. Bien que la peine de mort soit encore prononcée en Tunisie, aucune exécution n'a eu lieu depuis 1991.