Ecarté en juin du groupe qu'il a cofondé et dirigé depuis ses débuts, Travis Kalanick se verrait bien faire un retour triomphal à la tête de l'entreprise californienne Uber Technologies alors que cette dernière peine à lui trouver un successeur.
Un tel scénario doit donner des cauchemars aux investisseurs qui ont obtenu son départ après une série de scandales et diverses frasques ayant égratigné l'image du groupe.
L'un des actionnaires, Benchmark Capital, tente d'enrayer ce retour possible de Travis Kalanick en portant plainte contre lui, l'accusant de manoeuvres souterraines pour garder le pouvoir en prévision d'une nouvelle nomination au poste de CEO.
Il conteste notamment la décision de 2016 d'étendre de trois sièges le conseil d'administration d'Uber en affirmant que Kalanick a caché plusieurs affaires troubles qui ressortent maintenant et veut empêcher l'ex-CEO de les utiliser pour installer ses hommes de main ou lui-même, ces prérogatives ayant été annulées depuis son départ.
Travis Kalanick conteste évidemment les griefs qui lui sont faits et accuse Benchmark Capital d'agir selon ses seuls intérêts et non ceux d'Uber. Il pourrait également être reproché à l'actionnaire d'avoir fermé les yeux sur les éventuels agissements du CEO tant que le retour sur investissement était satisfaisant et de jouer maintenant les chevaliers blancs, notent certains observateurs.