Entre Waymo, filiale d'Alphabet, qui a lancé un premier service commercial de taxis autonomes, les nombreuses expérimentations en cours n'ayant pas encore abouti à un produit commercial et les promesses de Tesla de rendre ses véhicules électriques totalement autonomes dès cette année, on pourrait croire que les véhicules intégralement autonomes (Level 5) sont à nos portes.

Il faudra tout de même attendre un petit peu avant de pouvoir s'offrir un tel engin intelligent, avertit l'IDATE, dont la dernière étude réalise une prospection du secteur sur 20 ans.

Waymo Pacifica autonome

Les premiers véhicules en catégorie 4 ou 5 (ne nécessitant pas de chauffeur humain) ne devraient pas être commercialisés avant 2025 à 2030 mais ensuite le marché pourrait représenter un volume de 55 millions de véhicules d'ici 2040.

Si les Etats-Unis sont en pointe dans le secteur actuellement, avec de nombreuses expériementions sur voies privées ou publiques dans des dizaines de villes, c'est bien la zone Asie-Pacifique qui profitera en premier lieu de l'arrivée des véhicules autonomes.

Le modèle économique, encore peu assuré, devrait rapidement se développer avec l'arrivée de nouveaux entrants et créer "une nouvelle économie de services", en parallèle des évolutions de l'intelligence artificielle qui se retrouvera au coeur des véhicules et devra prendre les décisions de conduite.

Ce qui n'est pas sans poser des problématiques éthiques et réglementaires. Qui sera responsable en cas d'accident impliquant des véhicules autonomes de catégorie 4 ou 5 ?

Les récentes enquêtes de mise en situation pour déterminer qui doit être sacrifié par l'intelligence artificielle du véhicule (les passagers ou les piétons) en cas d'accident inévitable montrent la difficulté du choix moral et le changement de point de vue en fonction des affects (les piétons sont des enfants, les passagers sont de votre famille, etc).

Reste également la question du coût de ces véhicules qui constituera de fait un frein à leur adoption (comme pour le marché des voitures électriques actuellement), les réservant à un public aisé. On pourrait ajouter la question de savoir comment véhicules avec conducteur humain et véhicules autonomes sauront se partager la route le temps de la diffusion de ces nouvelles technologies.