Face à une ruée des constructeurs chinois de véhicules électriques en Europe pour compenser la saturation de leur marché national mais aussi par rapport aux pratiques d'aides d'Etat chinoises permettant de casser les prix et de mettre en difficulté l'industrie automobile européenne, la Commission européenne s'est emparée du sujet et a lancé une investigation sur les pratiques du marché.
L'Europe ne voulant plus laisser aussi facilement le champ libre aux pratiques de dumping chinois tout en marchant sur des oeufs pour ne pas trop compromettre ses propres entreprises en Chine, l'arme évidente de la remontée des taxes douanières sur les importations de véhicules électriques chinois a été décidée.
La Commission européenne menace pour ouvrir les discussions
Elle doit permettre de rééquilibrer les prix et de générer moins d'écart avec ceux des constructeurs automobiles européens, en plus d'autres mesures comme les bonus écologiques adossés à des critères d'impact environnemental à la production et au transport.
Mais de combien faire augmenter les taxes douanières, qui étaient jusque-là de 10%, sans provoquer un courroux massif de la Chine ? La Commission européenne a fini par trancher en décidant de les faire passer à 25%.
Dans le détail et en réponse aux aides financières du gouvernement chinois pour soutenir ses constructeurs, la Commission pourrait imposer à partir de juillet des droits de 17,4% pour BYD, 20% pour Geely et 38,1% pour SAIC (en plus des 10% initiaux).
La Chine s'indigne, les effets restent à démontrer
Cela reste bas par rapport aux taxes massives pratiquées aux Etats-Unis et c'est inférieur aux estimations de remontées des taxes douanières à 55% estimées nécessaires par Rhodium Group fin avril pour espérer changer franchement le contexte du marché.
Cela envoie toutefois un signal d'avertissement à la Chine et une marque de soutien à l'industrie automobile européenne et ses nombreux emplois à soutenir dans un contexte de mutation avec le virage vers les motorisations électriques.
Sans surprise, la Chine a fustigé cette décision en accusant l'Europe de protectionnisme et de choix qui lui seront nuisibles, ajoutant aux tensions existantes. Elle pourrait bien d'ailleurs imposer des taxes douanières similaires sur les importations de véhicules européens, crispant un peu plus le marché.